"10 mois d'Ecole et d'Opéra" : Luc Chatel manifeste son intérêt pour ce programme
Paru dans Scolaire, Culture le mardi 14 février 2012.
Luc Chatel avait demandé à rencontrer les élèves et les enseignants qui participent au programme "10 mois d'école et d'opéra". Trois classes, un CE2 d'une école parisienne, un CM2 d'une école de Sarcelles et une 5ème d'un collège de Créteil, répétaient ce 14 février le spectacle qu'elles donneront au mois de juin, les 15, 16 et 17, donc après les élections et la constitution d'un nouveau gouvernement. Il s'agit de "L'Oiseau de glace", un opéra baroque de Fabien Waksman et Florent Siaud, composé et écrit pour l'occasion.
Lancé en 1990-91 par Danielle Fouache, une enseignante de lycée professionnel, ce programme permet à plusieurs classes d'établissements défavorisés, relevant le plus souvent de l'éducation prioritaire, de suivre le travail des musiciens, des danseurs, mais aussi de tous les corps de métier tout au long du processus de création d'un spectacle. Tous les invitent à pénétrer dans l'intimité des répétitions et des difficultés, des souffrances parfois, qu'ils doivent surmonter. Et trois classes montent elles-mêmes un spectacle. Le trio d'enseignants qui a pris le relais à la tête de ce programme après le départ de Danielle Fouache, se félicite d'avoir trouvé des sponsors pour muliplier l'an prochain par 3 ou 4, le nombre des élèves, et des classes, concernés par cette extension du programme de base. En juin 2013, c'est donc un festival qui sera donné dans des établissements culturels des trois académies d'Ile-de-France, au premier rang desquels l'Opéra-Bastille.
Tous sont convaincus des vertus d'une expérience artistique et d'une confrontation aux exigences du spectacle vivant. Pour eux, les résultats scolaires s'en trouvent très sensiblement améliorés. Une classe de ES, venue en traînant les pieds, a eu 95 % de réussite au bac, alors que le taux moyen dans cette série pour cet établissement est de 65 %. Soraya Van, l'enseignante en CE2, a pu aborder les fractions en même temps que la lecture des noires et des croches. Ses élèves ont lu un extrait de l'Enéide, en rapport avec le livret de Florent Siaud. Et ils ont tous appris à jouer du violon.
Pour Christiane Eschenbrenner, qui a connu ce programme comme enseignante participante et qui rejoint cette année Laurent Pejoux et Donimique Laudet, détachés comme elle pour sa gestion au sein de l'institution culturelle, les élèves, même les plus réticents, même ceux qui résistent jusqu'au bout et continuent de dire, au bout de deux ans, qu'ils n'aiment pas la musique classique et que ça ne les intéresse pas, en sortent "transformés", qu'il s'agisse du rapport aux autres, des capacités d'écoute, de leur développement personnel, et, souvent, de leurs apprentissages scolaires.
Cette année, 35 établissements (donc 35 classes) participent au programme, dont le coût, 800 000 € bénéficie du soutien de mécènes, notamment la fondation Total, GDF-Suez, L'Oréal, les amis de l'Opéra...
Le détail du programme sur le site de l'Opéra de Paris, ici.