Coût de l'éducation : priorité au supérieur (Depp)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Orientation le mardi 03 janvier 2012.
Depuis 2007, les efforts financiers en matière d’éducation se portent davantage sur le supérieur et bénéficient moins à l’école primaire. C’est l’un des enseignements de la note d'information de la DEPP (direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance, service statistique de l'Education nationale) consacrée à "l'évaluation provisoire du coût de l'éducation en 2010".
En 2010, la France a financé son système éducatif à hauteur de134,8 milliards d’euros (7% du PIB, soit la même proportion qu'en 2009). On observe de fortes disparités en fonction des cycles scolaires : la dépense moyenne a été de "5 730 euros pour un écolier, 9 670 pour un élève de l’enseignement secondaire, 11 430 pour un étudiant".
Depuis 2005, l’effort financier semble davantage porter sur les universités et les grandes écoles : la part des dépenses consacrées au supérieur est passée de 17,6 % à 20,2 %. Si la dépense annuelle moyenne a connu une hausse de 0,93 % tous niveaux confondus, la dépense par élève a augmenté de 2,6 % par an au niveau post-bac, contre 1 % dans le secondaire et 0,3 % pour le premier degré. Le coût d’un étudiant a cependant fléchi entre 2009 et 2010, "compte tenu d’une progression plus rapide du nombre d’étudiants, et du ralentissement de la hausse des crédits budgétaires transférés aux établissements sous tutelle du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche".
Choix politiques
Si l'Etat finance à 59 % les dépenses de l’ensemble des établissements de formation initiale, sa participation atteint 71,1 % dans le supérieur, pour 54,5 % dans le premier degré et 64,3 % dans le second degré.
Le niveau d’enseignement a aussi un impact sur la répartition des dépenses. Certains écarts semblent résulter de différences structurelles. Le rapport note ainsi que "les dépenses en personnel non enseignant sont nettement plus importantes dans l’enseignement préélémentaire (28,6%) […] en raison de la présence des agents territoriaux spécialisés d’écoles maternelles (ATSEM)". Le poids des enseignants est, lui, plus lourd dans le second degré (55,3 % des dépenses) et l’enseignement élémentaire (53,4 %) que dans le préélémentaire (45,9 %) et le supérieur (47,6 %).
D’autres écarts peuvent refléter des choix politiques. La part de l’investissement est ainsi plus faible pour le premier degré (7,5 %) qu’au niveau du second degré (11,1 %) et du supérieur (8,1 %).
Pour l’ensemble des établissements de formation initiale, "près des trois quarts de la dépense (soit 82,2 milliards d’euros) sont consacrés à la rémunération des personnels : 52,2 %pour le personnel enseignant (soit 58,2 milliards d’euros) et 21,5 % pour le personnel non enseignant (soit 24,0 milliards d’euros)".
La note d'information 11.29 "Coût de l'éducation en 2010 - évaluation provisoire du compte" est téléchargeable ici.