Socle commun: le HCE demande que le ministère ne renonce pas à son ambition
Paru dans Scolaire le mercredi 14 décembre 2011.
"Le socle commun doit faire partie des priorités de la formation initiale des personnels d’encadrement comme des personnels d’enseignement (...). On ne peut que souhaiter que les deux ministères [de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur] produisent ensemble rapidement les textes nécessaires à la mise en place de [cette] formation." Le HCE (Haut conseil de l'Education) plaide dans son "bilan 2011" pour la "mise en oeuvre du socle commun". Or, le ministre l'a lui-même admis, “la mobilisation générale n’[a] pas été décrétée” depuis le vote de la loi qui crée, en 2005, ce socle.
Passant en revue tous les dispositifs et les textes qui, officiellement, le mettent le place, pour en souligner la cohérence, le HCE pointe aussi les difficultés. Il note la crainte, pour certains, que le socle "marque un abaissement des exigences et un appauvrissement culturel", ou que l'approche par compétences conduise à un émiettement des savoirs, ou qu'il soit utopique de prétendre amener toute une classe d'âge à sa maîtrise. Il réfute point par point ces arguments. Il souligne que les parents sont attachés au système de notation actuel, et qu'ils n'ont pas été suffisamment associés à ce bouleversement de leurs habitudes. Quant aux "corps d’inspection, [ils] doivent tenir un discours cohérent et mobilisateur", une phrase qui laisse entendre que ce n'est pas le cas.
Le HCE s'inquiète aussi de la mise en place de "dispositifs d’alternance, en particulier les dispositifs de pré-apprentissage", qui pourraient marquer un renoncement à l'ambition du socle commun. Il appelle enfin "de ses voeux" la constitution d'établissements publics réunissant écoles et collèges.
Le rapport (une trentaine de pages) est téléchargeable sur le site du HCE, ici.