Nanterre et le Louvre, un projet commun, des centres aérés aux familles et aux étudiants
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le jeudi 17 novembre 2011.
Nanterre a renouvelé, ce lundi 7 novembre, son partenariat avec le musée du Louvre pour ses centres de loisirs. Depuis 2005, quelque 3 000 enfants, des 4-12 ans, ont visité l'ancien palais des rois de France et travaillé autour des œuvres dans les centres de loisirs. Interrogée par ToutEduc, Frédérique Leseur, chef du service Education du musée souligne que c'est la seule ville avec laquelle une telle convention ait été passée, puisque les autres concernent des publics plus âgés ou les scolaires. Les actions engagées avec les rectorats de Paris, de Créteil et de Versailles visent d’abord à enrichir les pratiques pédagogiques en classe et au musée, mais elles cherchent aussi à toucher, via les enfants des écoles, leurs familles et les structures péri-scolaires éloignés de la culture.
Frédérique Leseur : Avec Nanterre, la démarche a été inverse. Elle a été initiée par la Ville pour ses centres de loisirs. Il ne s'agissait pas seulement d’inviter de nombreux groupes à participer à des visites et des ateliers, mais de construire un projet éducatif et culturel qui considère autant ce qui se déroule au musée qu’à Nanterre. Nous aurions pu nous contenter de prendre en charge des groupes d'enfants le temps d'une passage devant quelques tableaux ou sculptures, ou de quelques activités. Les deux parties, Ville et "direction des publics et de l'éducation artistique" du musée, à laquelle appartient mon service, ont voulu qu'il y ait un avant et un après. Nous avons donc misé sur la formation des animateurs, ainsi plus à l’aise dans leur rapport aux œuvres d’art, au musée et capables que conduire des activités adaptées à leur projet lors des visites.
ToutEduc : Comment a été organisée cette formation ? Et suffit-elle à élaborer un projet ?
Frédérique Leseur : Elle a été prise en charge par la mairie. Nous accueillons pour cinq demi- journées des groupes de 25 animateurs de centres de loisirs. Mais ce n'est évidemment pas une formation à l'histoire de l'art. Il s'agit pour eux de comprendre comment fonctionne le musée et les usages éducatifs que l’on peut en faire. Ensuite, chaque centre à son projet, ses spécificités, et nous cherchons des thèmes fédérateurs, par exemple cette année « la ville », qui ne sont pas a priori artistiques, et à partir desquels nous pouvons organiser des visites et des activités.
ToutEduc : Comment développer un tel projet pour qu'il concerne effectivement une ville ?
Frédérique Leseur : Nous encourageons les enfants à inviter leurs parents au Louvre. L'an dernier, lors des rendez-vous de restitution finale des opérations nous en avons accueilli près de 400. Ils ont découvert les travaux des enfants exposés à l’accueil des groupes, puis visité le musée en famille. Ce ne sont pas nos conférenciers qui les ont guidés, mais leurs enfants. Cette année, nous allons approfondir la place de l’histoire de l’art dans ces visites en mettant à contribution certains étudiants du département d'histoire de l'art de Paris-X, l'université installée à Nanterre, par ailleurs partenaire du service Education. Nous voulons développer l'intergénérationnel, les enfants, les animateurs et les étudiants, les parents.... Nous allons maintenant aussi travailler avec les écoles. C'est donc l'inverse de la démarche habituelle, qui part du scolaire pour aller vers la périphérie.
ToutEduc : C'est pour vous une opération exemplaire ?
Frédérique Leseur : C'est un laboratoire. Nous n'avons pas encore exploré toutes les possibilités qu'ouvre cette convention. Elle permet une compréhension fine d'un territoire, et nous oblige à sentir quels sont les bons fils à tirer. Depuis 2005, année après année, cette collaboration devient très solide.