RASED: les rapporteurs (UMP) du bduget refusent leur "extinction progressive"
Paru dans Scolaire le samedi 05 novembre 2011.
"Malgré le savoir-faire de ces personnels, les [RASED, réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté] n’ont jamais donné totalement satisfaction." L'examen des crédits de la mission "Enseignement scolaire" par la "Commission des affaires culturelles et de l'éducation" de l'Assemblée nationale a été l'occasion, pour les "corapporteurs" Gérard Gaudron et Xavier Breton (UMP tous deux), de s'inquiéter de l'avenir de ces réseaux et de critiquer la politique du ministère.
Ils rappellent qu'une évaluation effectuée en 1996-1997 par l’inspection générale de l’Education nationale avait pointé trois dysfonctionnements : "la dérive de l’aide spécialisée à dominante rééducative (...) vers la psychologie (...); la pratique consistant à retirer des élèves de la classe pour les aider ; enfin, le défaut de pilotage des réseaux". Ils s'interrogent alors : "Que s’est il passé après l’enquête menée par l’inspection générale ? Rien (...) les RASED ont discrètement disparu des textes institutionnels (...) Cette attitude doit être jugée sévèrement d’autant que le ministère de l’Education nationale est passé, depuis peu, du silence à un discours très critique à l’égard des réseaux."
Ils conviennent que "ceux-ci ont fait l’objet, en 2008-2009, d’une réforme", mais que celle-ci mêlait "avec difficulté évolutions de fond et ajustements budgétaires". Or l’exécution du budget 2012 "avec comme contrainte la suppression de 5 700 postes dans l’enseignement public sans fermeture nette de classe, obligera les RASED à fournir une 'contribution' [les corapporteurs précisent que c'est eux qui mettent les guillemets, ndlr] très substantielle".
Ils considéreraient comme inacceptable "l’extinction progressive des réseaux". Ils évoquent "la suppression de la distinction entre maître E et maître G" et la création d'une spécialité "prise en charge du handicap", mais n'y croient guère. Quant à "la sédentarisation des maîtres [E] dans les écoles à plus forts besoins", elle correspondrait à "l’implantation d’un poste ou d’un demi-poste de maître spécialisé dans les écoles jugées prioritaires". Mais "ne risque-t-on pas de reconstituer les classes d’adaptation que les RASED avaient supprimées ?" Il faudrait combiner ce scénario avec le "maintien d’équipes de maîtres G, organisées à l’échelle d’un département ou d’un bassin, afin de permettre des interventions ponctuelles."
Les deux députés se demandent aussi si ces maîtres E et G ne devraient pas "effectuer un travail de prévention en maternelle, au moins en grande section" et s'ils ne pourraient pas "participer à l’aide personnalisée".
Ils évoquent enfin les psychologues scolaires : "ne faudrait-il pas élargir leur vivier de recrutement en organisant celui-ci au niveau du master, puis en dispensant formation spécifique d’un an sur le système scolaire "?
Pour accéder au compte-rendu du débat, cliquez ici. Attention, la question des RASED est évoquée à peu près à la moitié de compte-rendu.