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Maternelle: le projet de test d'évaluation contesté (Le Monde)

Paru dans Petite enfance, Scolaire le vendredi 04 novembre 2011.

"Il est invraisemblable que la mise au point d'outils aussi sensibles, censés repérer les enfants en difficulté (...) soit menée sans consultation d'un panel d'enseignants et d'experts français et internationaux." Le neurobiologiste Stanislas Dehaene, interrogé par "Le Monde" (daté du 5 novembre, supplément "science & techno") à propos du projet de test de répérage des difficultés des enfants en maternelle, estime que les évaluations "devraient être conçues par un organisme extérieur à l'Education nationale, et validées par un conseil scientifique". Il n'en estime pas moins qu'il est possible de prédire à 5 ans l'échec scolaire à venir.

Le test de l'équipe "PARLER" de l'université de Grenoble, indique le quotidien, est une "version abrégée d'un outil plus complet", le BSEDS, qui "permet de dépister les deux tiers des enfants de 5 ans qui seraient non lecteurs en fin de CE1". Mais cette version courte n'a pas été soumise à l'approbation d'autres chercheurs. Pour Rémi Brissiaud, il n'est pas pertinent sur les compétences en numération. Un autre expert conteste le choix des phrases destinées à évaluer l'oral. Une autre encore, à l'INSERM, se demande si les enseignants peuvent distinguer un symptôme de dyspraxie d'une "variante de la normalité". Laurent Danon-Boileau, linguiste et psychanalyste, n'est "pas hostile par principe à ce type de repérage à condition que l'enfant ne soit pas testé comme s'il passait un scanner".

Les résultats d'une expérience d'enseignement explicite menée au niveau CP par Stanislas Dehaene et Edouard Gentaz, ce dernier étant membre de l'équipe qui a conçu ce test, "sont décevants": "Ce qui semble déterminer le succès d'une intervention est la formation des maîtres."

Le journal évoque par ailleurs les évolutions de l'école maternelle, qui "devait développer la personnalité de l'enfant", mais qui a changé d'orientation à partir de 1986, avec pour objectifs de "scolariser, socialiser, apprendre et exercer". Actuellement, "sur le terrain, différentes logiques sont en tension, entre une école maternelle qui veut garder son identité, une école qui anticipe l'élémentaire et une école qui se confond avec l'élémentaire". Or les activités cognitives, loin de corriger les inégalités, peuvent au contraire favoriser "inéluctablement les meilleurs".

Le quotidien estime que "c'est la méthode proposée qui pose problème", alors que "la nécessité de disposer d'outils pour estimer les performances des enfants fait consensus". Les experts interrogés ne semblent pourtant pas tous convaincus de cette nécessité, et ils sont loin de représenter un panel exhaustif des sciences de l'éducation ou de la psychologie.

Sur ce projet, voir La Lettre du 19 octobre (ici) et ToutEduc (ici,ici etici).

 

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