Le PS va-t-il se fâcher avec une partie du corps enseignant?
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture, Orientation le mercredi 08 avril 2009.
"Comment redonner du sens à l’Ecole, développer le plaisir d’apprendre, empêcher les décrochages?" C'est la première question qui apparaît sur le blog que vient d'ouvrir le Parti socialiste après que Harlem Désir et Bruno Julliard ont lancé un “grand débat public” "pour élaborer d’ici un an un projet sur l’éducation".
Parmi les principes posés, celui-ci: l’éducation doit préparer "tous les jeunes à la pratique d’une citoyenneté pleine et entière, les faire accéder à l’exercice libre de la raison, leur donner une qualification permettant de trouver un emploi", ou encore celui-ci: "la réussite à l’école concerne de multiples acteurs, et pas seulement les enseignants ou les autres personnels rattachés à l’école : les dispositifs de soutien des autres secteurs de l’Etat, les parents, les collectivités locales, les associations, les mouvements pédagogiques, etc. L’éducation ne se limite pas en effet aux seuls espaces et temps scolaires. Ceux de la vie familiale et sociale sont également décisifs."
Il est difficile d'aller contre, même si certains philosophes (notamment l'ancien doyen de l'inspection générale de philosophie, Jacques Muglioni), ont théorisé le repli de l'école sur elle-même, ou si des essayistes comme Alain Finkielkraut ont prôné une limitation du rôle de l'école à la transmission d'un patrimoine culturel défini par les clercs. Le PS est-il prêt à assumer la rupture avec ces corps de doctrine, assez prégnants dans le monde enseignant, et à se fâcher avec une partie de ses électeurs?