Police à l'école : à quelle condition peut-elle prévenir la violence ?
Paru dans Scolaire le mercredi 19 octobre 2011.
A quelles conditions une intervention policière en milieu scolaire peut-elle prévenir la délinquance ? En règle générale, "les résultats laissent plutôt à désirer", et ces programmes ont même parfois "des effets pervers dus à la mauvaise image que les adolescents ont du policier", selon une recherche de l'Université de Montréal, qui a évalué une expérimentation menée dans 13 écoles de milieux défavorisés, et qui "semble une exception". "Unité sans violence" travaille avec des élèves de fin d'école élémentaire (cinquième et de sixième année) qui part du constat que "le policier-éducateur n'a pas beaucoup de crédibilité auprès des élèves parce qu'il est vu comme celui qui applique la loi, donc comme quelqu'un qui punit, alors qu'un éducateur est une personne à qui l'on doit pouvoir se confier".
Ce programme s'adresse à des élèves jeunes, qui n'ont pas encore eu de "contacts négatifs avec les policiers", et "avant la phase d'opposition typique de l'adolescence". Ceux-ci ne se contentent pas d'écouter, ils "s'engagent verbalement et devant le groupe à respecter les règles de résolution pacifique des conflits, portent un teeshirt témoignant de cet engagement et agissent à tour de rôle en tant que surveillants afin de repérer les actes de violence à l'école". Ils remettent des "billets de récompense" à ceux qui "règlent leurs différends sans violence", ce qui leur donne le droit de participer à des tirages au sort pour des ballons ou des billets de cinéma. "Le programme mise donc sur le renforcement positif plutôt que sur la répression des mauvais coups (...) Les élèves accordent même plus de crédibilité au policier qu'à l'enseignant pour juger d'un bon comportement en vertu de la loi."
L'article de l'Université rappelle à cette occasion quelques chiffres : "Dans les grandes villes canadiennes, 20 % des crimes commis à l'école et rapportés à la police sont des actes violents. Ceux dont on parle pourraient bien n'être que la pointe de l'iceberg, puisqu'on estime que seulement 10 % des cas de taxage sont déclarés à la police (...) Aux États-Unis, près de 100 000 jeunes apportent une arme tous les jours à l'école tandis que 2 000 élèves et 40 professeurs sont attaqués... toutes les heures!"
L'article ici.