L'éducation complémentaire enterre la hache de guerre
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 07 avril 2009.
Les associations d'éducation complémentaire et le ministère de l'Education nationale ont fumé le calumet de la paix, lundi 6 avril, après un affrontement qui aura duré six mois, jour pour jour.
Le 6 octobre dernier, les associations recevaient deux lettres recommandées leur annonçant que leurs subventions seraient réduites de 25% pour l'exercice en cours (alors que les frais étaient déjà engagés), et que les compensations financières versées pour la rémunération des enseignants détachés ne seraient pas reconduites en 2009. Blessées, tant par les mesures que par la manière, les associations s'étaient alors lancées dans une campagne de sensibilisation visant à faire la preuve de leur utilité et à alerter l'opinion publique sur les conséquences de leur fragilisation, tant pour l'école que pour la société dans son ensemble.
La mobilisation a payé: le ministère est revenu sur la coupe budgétaire annoncée et s'est engagé, s'il devait un jour réduire les subventions, à en informer les associations avant de début de l'exercice concerné. Quant à la rémunération des enseignants détachés, elle ne sera remise en cause ni en 2009-2010, ni en 2010-2011.
En guise d'armistice, les principales associations et le ministère ont co-signé un communiqué où les deux parties se disent « animées d'une même volonté d'entretenir un dialogue régulier permettant le développement d'actions partagées dans l'intérêt premier de tous les enfants ».
Contacté par ToutEduc, Fabrice Keranguyader, chargé des relations extérieures à la Ligue de l'enseignement s'est félicité de ce rapprochement: « Nous sommes soulagés de voir que des relations professionnelles ont été rétablies, et que nous sommes de nouveau engagés dans un rapport constructif avec le ministère. »
Reste à savoir comment l'éducation complémentaire se positionnera dans le mouvement de protestation qui continue à opposer le gouvernement et une partie importante de la communauté éducative. Pour Fabrice Keranguyader, le positionnement des associations n'étant « pas politique » il ne les oblige pas à prendre partie dans ce type d'affrontement: « c'est sur le terrain, et dans des visées éducatives, que nous sommes en contact avec les autres organisations. Notre engagement se situe à ce niveau ».