Si un élève de niveau CE2 ne sait pas lire, "on le transfère dans une classe spéciale. Et, quand on entre dans une classe spéciale, on n'en sort pas." C'est pour maintenir dans leur classe ces élèves en difficulté que Judith Beaulieu et Jacques Langevin d
Paru dans Scolaire le mercredi 05 octobre 2011.
Si un élève de niveau CE2 ne sait pas lire, "on le transfère dans une classe spéciale. Et, quand on entre dans une classe spéciale, on n'en sort pas." C'est pour maintenir dans leur classe ces élèves en difficulté que Judith Beaulieu et Jacques Langevin de l'université de Montréal ont élaboré un "manuel simplifié" de lecture. Il s'adresse aux 15 % d'enfants québécois qui "ne savent toujours pas lire après les deux premières années du primaire", parce que ce sont des allophones, ou parce qu'ils sont atteints de troubles de l'apprentissage ou parce qu'ils souffrent d'incapacités intellectuelles. Ils pourraient bénéficier d'une version adaptée du manuel de français. Les textes y sont simplifiés. Ainsi, la phrase "Les romans pour les jeunes de ton âge fourmillent de scènes inspirées de la vie de tous les jours" devient "Les romans sont souvent inspirés de la vie de tous les jours". Aucun mot ne doit compter plus de 9 lettres et aucune phrase plus de 10 mots. Le manuel adapté a la même couverture, les mêmes illustrations, le même nombre de pages et presque les mêmes exercices que celui des autres élèves.
Les deux chercheurs travaillent également sur un manuel en orthographe alternative, ou "ortograf altêrnativ" et estiment que le handicap cognitif doit être pris en charge comme le handicap physique.
Une présentation plus complète de cette recherche sur le site du RIRE, ici.