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L'enseignement catholique réfléchit à son avenir, et à celui du système éducatif

Paru dans Scolaire le mardi 04 octobre 2011.

Le statut de l'enseignement catholique, qui date de 1992, est en cours de révision. Il devrait être totalement réécrit d'ici un an. C'est l'une des informations données par Eric de Labarre, secrétaire général, à l'occasion d'une conférence de presse ce mardi 4 octobre. Il indique aussi que le SGEC travaille avec le ministère sur diverses questions structurelles. Une circulaire a déjà permis que soit expérimenté, dans l'académie de Nancy-Metz la formation à distance dans le cadre des enseignements scolaires. Une autre, à paraître, permettra la globalisation des dotations horaires, sauf pour quelques enseignements, par exemple l'accompagnement éducatif, pour lesquels les moyens seront fléchés. Les discussions vont s'ouvrir sur la réduction des volumes horaires, puisqu'un élève de 1ère S peut se retrouver avec 39h de cours, sur le temps de travail des enseignants, et sur la gestion des suppléances.

Le secrétaire général ne cache pas ses inquiétudes, "l'école française est à la traîne" et il ne faudrait pas que la situation s'aggrave. La grève du 27 septembre est révélatrice du malaise de professeurs qui "ne savent pas où ils vont", et qui sont désorientés par le paradoxe d'une diminution des moyens et d'une plus grande personnalisation de l'enseignement. Ils craignent de plus que "les élèves les plus fragiles en soient les premières victimes".

Cela n'empêche pas l'enseignement catholique de poursuivre sa réflexion en cours sur la réforme du système éducatif. Il annonce pour le mois de décembre un manifeste "qui pointera les écueils à éviter", parmi lesquels l'imposition de normes uniformes. Il faut faire confiance aux équipes et "substituer une culture de l'évaluation à une culture du contrôle". Le 23 novembre, il organise un colloque sur l'autonomie de l'établissement. A l'automne 2013, un premier point d'étape sera fait sur "ce que doit être l'enseignement dans l'avenir". 

Cette conférence de presse a aussi été l'occasion de donner quelques chiffres. L'enseignement catholique compte à cette rentrée 2 020 216 élèves, soit 12 053 de plus que l'an dernier, + 1 000 dans le premier degré, près de 10 000 dans le second degré "Education nationale" et près de 1 200 dans le second degré agricole. Il estime à 30 ou 40 000 le nombre des demandes qui n'ont pas pu être satisfaites, notamment en région parisienne, mais aussi en Bretagne ou dans les Pays-de-la-Loire. Au total, sur 5 ans, l'enseignement privé a gagné près de 25 000 élèves et perdu 5 600 emplois. Il conteste bénéficier d'un traitement privilégié par rapport au public, puisqu'il perd cette année 1 533 emplois pour 7 715 "emplois comparables" dans le public, qui perd certes au total 16 000 emplois, parmi lesquels des emplois administratifs, des enseignants surnuméraires, des "RASED", qui n'existent pas dans le privé.

Eric de Labarre ajoute qu'il est inquiet de la situation dans l'enseignement agricole, où les remplacements ne sont pas assurés avant 90 jours, qui connaît déjà un déficit de 600 emplois, et qui s'en verra retirer 112 autres l'an prochain. Il évoque "un risque de conflit majeur".

En ce qui concerne l'immobilier, l'enseignement catholique estime les besoins à près d'un milliard deux chaque année, et les efforts constatés à un peu plus de 600 millions, alors que les établissements sont confrontés à l'exigence de mise aux normes avant 2015, qui représente 1,6 milliard. Pour couvrir la différence, il faudrait peut-être augmenter la part contributive des familles, mais aussi éviter que les sommes qui devraient servir à l'entretien et à l'investissement soient "détournés" vers les dépenses de fonctionnement, du fait de l'insuffisance, estime le SGEC, des forfaits d'externat.

S'agissant de l'accueil des enfants de moins de 3 ans, Eric de Labarre rappelle que les textes ne prévoient pas leur scolarisation, sinon lorsque des places sont disponibles. Il ne peut donc y avoir de classes sous contrat pour cette tranche d'âge, et il se refuse donc à appeler "hors contrat" les structures mises en place dans le Nord, à Saint-Etienne, dans le Morbihan...

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