Statut et missions des enseignants : la FSU accepte le débat
Paru dans Scolaire le vendredi 30 septembre 2011.
"Notre système éducatif doit évoluer et se transformer (...) Le débat sur les services des enseignants, leurs missions, leurs statuts, n’aurait de sens que dans cette perspective [une revalorisation des métiers], et avec le double objectif d’améliorer la réussite des élèves et les conditions d’enseignement des enseignants." Cette déclaration de la FSU intervient au terme du colloque que la principale fédération enseignante a organisé mercredi 28 Septembre. Même si elle y met des conditions, elle ne rejette donc pas a priori le débat que les candidats à la présidentielle, du PS comme de l'UMP, ont annoncé qu'ils ouvriraient.
Le texte de l'appel qu'elle publie sur son site (ici) montre aussi que le SNES comme le SNUIPP (les syndicats du premier comme du second degré) militent pour "la réussite de tous", dénoncent "le poids des inégalités sociales [qui] pèse de manière insoutenable dans les résultats scolaires des élèves", et ne défendent pas le statu quo : "Notre système éducatif ne doit pas être une machine à organiser le tri mais à développer les capacités de réussite de chacun." Il n'évoque toutefois pas une différenciation des enseignements, ou la diversité des formes de l'excellence : "il est indispensable d’avoir les mêmes exigences pour tous", ce qui passe par l'élaboration d'une "culture commune" qui assure "une scolarité complète et réussie à tous les jeunes jusque dans les 3 voies du lycée", et au moins jusqu'à 18 ans.
A noter que si, dans ce texte, la FSU maintient son exigence du maintien de 3 voies distinctes au lycée, elle n'y dit rien de son refus d'envisager une "école du socle commun" qui figurait dans les "20 propositions" qu'elle avait publiées à l'automne dernier (ici) puisqu'elle demandait que soient confortées "les trois étapes de la scolarité", primaire, collège et lycée", alors que plusieurs organisations militent pour la réunion des écoles primaires et du collège d'un même secteur.
Dans le texte publié hier, elle évoque seulement la nécessité "de travailler les continuités et ruptures". Elle évoque aussi une meilleure prise en compte de "l’activité réelle des élèves", de "leur prise d’initiatives et [de] leurs réalisations".
S'agissant des enseignants, elle appelle à la reconstitution d'un "pré recrutement", d'une "véritable formation professionnelle" et d'une "entrée progressive dans le métier". Elle appelle également au "développement du travail en équipes pluri-professionnelles car c’est l’ensemble des personnels qui concourent à la réussite de tous les jeunes".