Toulouse: où iront les enfants de moins de 3 ans?
Paru dans Petite enfance, Scolaire le jeudi 02 avril 2009.
Un article publié mercredi 1er avril par le journal du Sud-Ouest La Dépêche revient sur les conséquence d'une directive académique précisant que les enfants de moins de 3 ans de la ville de Toulouse ne seront plus comptabilisés dans les effectifs de l'Education nationale à partir de la prochaine rentrée. Les 2-3 ans ne seront donc plus admis dans les écoles maternelles de la ville que « dans la limite des places disponibles », ce qui ne va pas sans poser de problèmes à de nombreux parents.
Or comme l'explique Gisèle Verniol, adjointe au maire en charge de l'Education, « le nouvel usage ne s'applique pas aux RAR (réseaux d'ambition réussite) ou anciennes ZEP (zones d'éducation prioritaire). Dans les quartiers défavorisés, les enfants seront scolarisés à partir de 2 ans, comme par le passé. Voilà qui peut donner des idées aux parents. On peut se demander si certains ne choisiront pas d'inscrire leurs enfants dans les quartiers sensibles. La carte scolaire peut se contourner dans les deux sens. Il existe des gens en difficulté dans tous les quartiers ».
On retiendra également la réponse de Christian Willhelm, inspecteur adjoint à l'académie de Toulouse: « La non prise en compte des deux ans et demi n'est pas une anticipation des projets gouvernementaux et ce n'est pas une nouveauté. Les enfants de cet âge seront accueillis dans les RAR, soit plusieurs territoires sur Toulouse, et les zones rurales isolées, notamment dans le sud du département (...) Les autres enfants seront aussi accueillis mais au cas par cas, dans la limite des places disponibles ». Christian Willhelm souligne également que « la demande pour les tout-petits est très faible à Toulouse » [les écoles maternelles accueillent environ 18% des enfants de moins de 3 ans, ndlr] et rappelle que la mission de l'Education nationale en maternelle est « l'accueil de tous les enfants de trois ans et la mise en place des apprentissages ».
Le journal signale enfin l'existence à Toulouse de « Ma Première Page », une école privée laïque créée il y a 20 pour l'accueil des 2-4 ans. Cette structure, agréée par l'académie, se présente comme une « école passerelle », proche des « jardins d'éveil » que le gouvernement souhaiterait voir se développer sur l'ensemble du territoire. Ma Première Page accueille une cinquantaine d'enfants « selon une formule à la carte comprenant deux demies journées par semaine minimum ». Coût de l'accueil à temps plein: 420 € par mois.
Que pensez-vous du cas toulousain? Qui doit être chargé d'accueillir les enfants de moins de 3 ans? Doit-on nécessairement choisir entre politique éducative et politique familiale? Les jardins d'éveil règleront-ils le problème?