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Violence faite aux enseignants: ne jamais la minimiser (recherche québécoise)

Paru dans Scolaire, Justice le dimanche 25 septembre 2011.

"Tous les enseignants sont susceptibles d’être victimes de violence. L’expérience ne protège pas de la violence, ni la force physique et encore moins le fait d’enseigner les mathématiques plutôt que le français." Denis Jeffrey, professeur à l'université de Laval, répond aux questions d'un de ses collègues et définit des facteurs de risque qui peuvent facilement être transposés dans un autre contexte que québécois: "La violence faite aux enseignants entre dans le vaste champ de la violence au travail. Les recherches les plus récentes sur la violence au travail mettent en évidence trois causes déterminantes: 1. travailler seul, 2. travailler avec une clientèle difficile, 3. travailler dans un milieu où il existe des liens hiérarchiques. À cet égard, l’enseignant travaille seul dans sa classe, avec une clientèle considérée comme difficile et dans un milieu très hiérarchisé." Evidemment, "les enseignants qui travaillent dans un établissement où l’encadrement des élèves est lacunaire, incohérent et aléatoire sont très à risque."

Or les violences qu'ils subissent sont bien réelles, même s'ils les minimisent volontiers. Ils sont moins de 3% à déclarer qu'ils ont déjà subi des violences à caractère sexuel. Mais si la question est précisée, "1. sifflement ou blague grivoise, 2. remarques sexuelles déplacées, 3. jeux de séduction trop insistants, 4. proposition indécente, 5. téléphone ou message obscène à caractère sexuel, 6. geste exhibitionniste, 7. frôlements ou attouchements non désirés, 8. agression sexuelle.", on arrive à  47 % de réponses positives. Or tous ces faits "sont sanctionnés par les lois canadiennes". Quant aux violences physiques, "gifle, coup de poing, coup de pied, tentative d’agression contre sa personne, coup avec objet ou arme", elles ont été subies par plus de 10 % des enseignants. 

Le chercheur en tire essentiellement trois conclusions. Il faut enseigner aux enfants la politesse, les règles de civilité et de la vie en commun, ainsi que les fondements du droit. Il faudrait aussi que les enseignants connaissent les lois qui les protègent, et ne laissent passer aucun acte délictueux : "l’injure de la part d’un élève et l’injure de la part d’un adulte ne sont pas différentes. L’injure est un acte de violence verbale inacceptable quel que soit l’âge de l’agresseur", même si la sanction doit être "ajustée en fonction de l’âge".

Enfin, il faut mieux définir le métier d'enseignant. Celui-ci "n’est pas un éducateur spécialisé ni un travailleur social (...).  Il y a des actes professionnels qui appartiennent
véritablement aux enseignants, d’autres actes qui appartiennent aux autres professionnels (...). Il est préférable de délimiter les actes professionnels afin que les enseignants se sentent à l’aise dans ce qu’ils font, et ils se sentent à l’aise lorsqu’ils
savent qu’ils peuvent agir d’une manière compétente."

L'article "Prévention de la violence faite aux enseignants" est signalé par le RIRE et téléchargeable ici.

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