Comment l'école peut-elle passer à une obligation de résultats intelligente (Revue française de pédagogie)
Paru dans Scolaire le vendredi 09 septembre 2011.
"La mondialisation confronte tous les pays à un certain nombre de défis semblables : une obligation de résultats (...) [et] une maîtrise de compétences de base." Comment les pays anglo-saxons (USA, Royaume-uni, Nouvelle-Zélande) les relèvent-ils? C'est l'objet du dernier numéro de la "Revue française de pédagogie" (n° 174). Comment se situe la France, qui s'est engagée à fournir "un effort particulier (...) dans la maîtise des compétences de base", mais où s'accroissent les inégalités entre les établissements, et où l'article 34 de la loi de 2005 a ouvert la possibilité d'expérimentation, mais où "les dossiers sortent rarement des sentiers battus"?
Pour Romuald Normand et Jean-Louis Derouet, qui coordonnent ce dossier "Evaluation, développement professionnel et organisation scolaire", les sytèmes anglo-saxons ont connu "depuis le début des années quatre-vingt", des changements profonds, facilités par "l'usage des tests". Mais ces évaluations ont rapidement été critiquées, et "les enseignants, quand ils parvenaient à traiter l'abondance des informations chiffrées à leur disposition, concentraient leurs efforts sur les parties du programme évaluées par les tests". Nous sommes donc arrivés à "une obligation de résultats intelligents", notamment en Angleterre, où c'est l'auto-évaluation des établissements qui est promue. Ce n'est pas sans conséquences puisque s'efface la distinction entre l'administratif et le pédagogique, et que "les enseignants sont entourés d'experts qui les aidentà analyser les données". Les élèves sont considérés comme "des acteurs à part entière" de leur réussite, mais aussi "dans la dynamique de changement de l'établissement".