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Dyslexie: en Tarn-et-Garonne, 8 collèges proposent des aménagements spécifiques pour suivre une scolarité "normale"

Paru dans Scolaire le mercredi 07 septembre 2011.

En Tarn-et-Garonne, un dispositif d'aide aux élèves en difficulté est spécialement dédié à des élèves dyslexiques. Il a été lancé en septembre 2009 dans 8 collèges, dont le collège pilote Jean-Jaurès à Montauban, qui en a présenté le fonctionnement, ce mardi 6 septembre 2011, au recteur de l'académie de Toulouse, en présence de la conseillère pédagogique de l'IA en charge de coordonner le projet et permettre les échanges de pratiques entre établissements. Basé sur le volontariat des enseignants (et l'acceptation des parents d'élèves concernés), le dispositif fonctionne dans le cadre du PPRE, avec une dotation de 3 heures supplémentaires par semaine rétribuées à deux enseignants coordonnateurs (un pour les 6e/5e, un pour les 4e/3e).

L'initiative tient apparemment à une poignée d'enseignants qui "se sentaient démunis face aux troubles de l'apprentissage", dont certains étaient aussi concernés par l'intermédiaire de leurs propres enfants et qui "avaient envie d'en savoir plus quant aux gestes qui peuvent être développés face à ça", raconte Valérie Charpin, la principale. Après avoir reçu au départ une formation théorique aux troubles de l'apprentissage dispensée par un enseignant-chercheur, les enseignants ont listé les aménagements de pratiques possibles à mettre en œuvre pour faciliter l'apprentissage de ces élèves dyslexiques. Des gestes professionnels qu'ils transmettent chaque année à d'autres enseignants volontaires tels donner à la fin de chaque cours une trace écrite dactylographiée, agrandir les documents au format A3, utiliser des caractères d'imprimerie que comprennent mieux ces enfants que d'autres, ne pas les pénaliser pour les fautes d'orthographes ou certaines fautes, placer les dyslexiques devant et face au tableau, lire à voix haute, laisser plus de temps pour lire et relire un document plusieurs fois et réaliser un travail, etc.

Un effet très positif sur l'image que les enfants ont d'eux-mêmes

C'est le médecin scolaire qui, sur la base de bilans orthophoniques, réalise une fiche profil de chaque enfant repéré pour lequel, ensuite, les coordonnateurs préconisent des aménagements spécifiques. Alléger toutes les tâches d'écriture peut, par exemple, être préconisé pour un dyslexique "sévère". Une dizaine d'élèves dyslexiques sont concernés par ces mesures spécifiques dans chaque niveau avec, en outre, des élèves de 6e repérés comme "faibles lecteurs" grâce au test Roc (Repérage orthographique collectif). Ils représentaient l'an passé, selon la principale, 10% des 170 élèves de 6e, soit 17 élèves. Le coordonnateur regroupe également 2 heures par semaine les 6e concernés dans un Espace collectif où "il commente avec eux les difficultés".

Selon la principale, le dispositif reçoit de très bons retours à la fois des enseignants et des parents. Les premiers constatent surtout un effet très positif sur l'image que les enfants ont d'eux-mêmes, et "très net" comme ils l'ont souligné lors de la visite du recteur. "Ce sont ces aménagements qui leur donnent le sentiment de ne pas être en échec permanent", estime Valérie Charpin. "Ici, par exemple, si un élève est identifié pour sa dysgraphie, il n'est pas obligé de prendre des notes. On propose aussi, pour certains, des contrôles à trous, ce qui leur permet d'écrire un mot au lieu d'une phrase. Ce qui les rassure contrairement à un collège lambda où ils seraient quasiment chaque semaine en échec puisqu'ils ne peuvent pas écrire aussi vite que les autres! Mais on est aussi exigeants sur le travail même si celui-ci est adapté." Conséquence de cette "meilleure motivation", selon elle, "il y a un meilleur accrochage à la scolarité et les élèves ne se sentent pas pointés du doigt, parce qu'une espèce de tolérance se répand dans toutes les classes". Et les enseignants constatent aussi que, grâce à ces aménagements, "même avec une forte dyslexie, un élève peut exprimer un fort potentiel scolaire".

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