La Ligue plaide pour la fin du "schisme" entre culture, éducation, jeunesse, innovation
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le lundi 05 septembre 2011.
Il y a "urgence à mettre un terme au schisme culturel de 1959 qui a séparé, dans les contenus et dans l'organisation, une politique scolaire et universitaire, une politique scientifique, une politique des arts et du patrimoine, et une politique de la jeunesse et de la vie associative". Cette phrase est extraite d'un document d'orientation interne à la Ligue de l'enseignement, adopté en assemblée générale à Granville au mois de juin 2011, en vue des débats politiques à venir sur la politique culturelle.
La Ligue considère que le ministère de la Culture est le ministère des artistes et du patrimoine. Et pour elle, cette conception n'est pas "à la hauteur des enjeux démocratiques de la France, dans l'Europe et la mondialisation". La Culture est ce qui permet à un humain de se situer, de prendre sa place dans la société de prendre sa place dans la société. L'art en est une dimension, mais aussi l'éducation sous ses diverses formes, la formation, la recherche..... Sont donc impliqués le ministère de la Culture, l'Education naitonale, la formation tout au long de la vie, la recherche scientifique, "y compris les sciences humaines", insiste Eric Favey (secrétaire général adjoint) qui voudrait y voir figurer l'innovation, et une "politique de l'imaginaire". Il faut faire exister "des espaces où les individus aient le droit de se tromper", et le temps de rêver, notamment les chercheurs alors que "la précarisation croissante qu'ils connaissent, et la pression sur les résultats, risquent de stériliser la pensée".
La Ligue plaidera donc pour un soutien à l'action culturelle dans toutes ses dimensions, et dénonce en revanche le désinvestissement actuel, qui conduit à la consommation d'objets culturels, notamment les médias, ainsi que des investissements qui ne portent que sur "la tuyauterie". Elle soutiendra les pratiques amateurs, qui permettent aux individus de s'inscrire dans du collectif, et parfois d'y retrouver leur place.