Projets éducatifs locaux: les 4èmes rencontres nationales à Brest les 15 et 16 novembre
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le lundi 11 juillet 2011.
Les 4èmes rencontres nationales des PEL (projets éducatifs locaux) auront lieu à Brest les 15 et 16 novembre 2011. ToutEduc en a rencontré l'un des principaux artisans, Didier Jacquemain.
ToutEduc: Les thématiques des rencontres nationales sont toujours un peu abstraites, et les enjeux difficiles à percevoir. Pouvez-vous nous aider à décrypter ceux des 4èmes rencontres nationales?
Didier Jacquemain (délégué général adjoint des Francas). Elles ne sont pas si abstraites que vous le dites! Nous allons nous demander en quoi un PEL, un projet éducatif local, participe au développement du territoire. Cela nous oblige à nous demander quel est le territoire pertinent. Est-ce la commune, la communauté de communes, ou "le pays"? Quel en est le meilleur mode de gouvernance? La logique est trop souvent celle de l'empilement. Les dispositfs se superposent les uns aux autres, et sont vécus par les acteurs de terrain comme des procédures. Comment passer d'un "projet éducatif" à un "projet d'éducation"? Ce n'est pas changer un adjectif pour un nom, c'est redonner un sens politique à ce qu'on veut faire pour les enfants et les jeunes, c'est rouvrir le dialogue entre les diverses parties prenantes.
ToutEduc. Quelles sont-elles?
Didier Jacquemain . Il y a le jeune lui-même, bien entendu, ses parents, l'enseignant, l'animateur du centre de loisir où il va le mercredi, l'élu... Il ne s'agit pas de confondre les rôles des uns et des autres, mais de redire quelles sont les finalités des divers espaces et entre lesquels se partage le temps de l'enfant. Il faut tenir le débat, pour que chacun s'exprime de son point de vue.
ToutEduc. Vous avez cité l'Education nationale. N'est-ce pas souvent la grande absente des PEL?
Didier Jacquemain . Il est vrai qu'elle était peu présente lors des 3èmes rencontres, en 2009. Nous faisons tout pour faire venir les syndicats enseignants, les associations de parents, l'administration de l'Education nationale cette année. C'est le combat que nous devons gagner cette année. Nous y sommes aidés par la mise en place du socle commun de connaissances et de compétences qui amène à considérer l'enfant dans sa globalité, et non plus seulement comme un élève. D'ailleurs, toutes les compétences ne s'aquièrent pas à l'école. Des acteurs associatifs pourront-ils en certifier certaines? Les projets éducatifs locaux doivent-ils se saisir du socle commun?
ToutEduc. Ce socle commun constitue à l'évidence une donnée nouvelle. Depuis les premières rencontres de Brest, en 2006, quelle autre politique nationale a eu un impact sur les politiques locales?
Didier Jacquemain. Evidemment les PRE (projet de réussite éducative) créés par la loi cohésion sociale. Là où ils se sont mis en place, ils ont amené de nombreux acteurs qui ne se connaissaient pas à travailler ensemble. Ce maillage a provoqué le passage, dans certaines communes, à Lille par exemple, à passer du "local" ou "global".
ToutEduc. De quand datent les premiers PEL?
Didier Jacquemain . Dès les années 70 - 80, les collectivités, soutenues par les Francas, et d'autres associations ont ressenti la nécessité d'avoir des politiques enfance jeunesse. Une circulaire interministérielle, (EN, JS, Culture et Ville) de la fin des années 90 crée les "contrats éducatifs locaux", c'est la première fois quapparaît dans un texte officiel le terme de projet éducatif local. Ils ont contribué, avec les "contrats temps libre" de la CNAF au développement de ces initiatives. En 2006, la Ville de Brest et les Francas se sont associés pour que nous nous donnions, avec les villes éducatrices et l'ANDEV, un espace de réflexion, tous les deux ans. Depuis, d'autres acteurs de l'Education ont rejoint la réflexion et construction collective dans le cadre de l'Appel de Bobigny, notamment.