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Enfants d'origine immigrée: à catégorie sociale, niveau de diplôme des parents ou composition familiale équivalents, ils réussissent mieux que les autres, selon l'Observatoire des inégalités

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 01 juillet 2011.

"En apparence, les jeunes d’origine immigrée réussissent moins bien que les autres à l’école. Mais si l’on tient compte de leur milieu social, c’est tout l’inverse..." C'est ainsi que le directeur de l’Observatoire des inégalités, Louis Maurin, introduit l'analyse qu'il fait de la réussite effective des enfants issus de l'immigration (ici). Les calculs auxquels il se livre, en s'appuyant sur des données officielles, notamment celles du ministère et de l'Éducation nationale et de l'INSEE, prennent en compte notamment les niveaux de qualification des mères et milieux sociaux d'origine, critères qui concourent à la réussite et ne rentrent pas dans les calculs des taux de réussite.

"On compare des populations qui ne peuvent pas l’être", explique-t-il. "Entre 50 et 55% des enfants dont la famille est originaire du Maghreb, d’Afrique sub-saharienne ou du Portugal obtiennent le bac, contre 64,2% pour les enfants de famille non-immigrée, selon les données du ministère de l’éducation (…). Ces données sont trompeuses car les enfants d’origine immigrée sont, en moyenne, issus de milieux beaucoup moins qualifiés. Or, pour l’ensemble de la population, le taux de bacheliers parmi les enfants dont la mère n’a aucun diplôme est de 40% [42,7], contre 90% [90,2] pour celles dont la mère est diplômée de l’enseignement supérieur." Selon lui, en excluant les enfants d’origine turque, qui réussissent moins bien que la moyenne, et ceux d’origine d’Asie du Sud-Est, qui réussissent mieux, "si on ne considère que les enfants dont aucun des parents n’a le bac, les écarts sont quasiment nuls entre immigrés et non-immigrés pour l’obtention du bac général ou technologique."

Il rappelle ce que de nombreuses recherches ont déjà mises en avant, "les enfants d’immigrés ont de moins bons résultats scolaires, non parce qu’ils sont immigrés, mais parce que leurs parents appartiennent à des milieux sociaux défavorisés",  et il conclut qu' "à milieu équivalent, ils sont même plutôt meilleurs". Il conclut ce qui est certainement une réponse à la rectrice de l'académie d'Orléans-Tours, dont les propos récents ont fait couler beaucoup d'encre, au fait que "renvoyer la responsabilité de l’échec scolaire ou du chômage sur les migrants n’est pas récent et, dans l’histoire de notre pays, se répète à chaque crise. C’est une façon de déterminer des boucs-émissaires, mais aussi d’éviter de s’attaquer aux causes profondes des difficultés de ces couches sociales, de l’école au marché du travail".

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