Quand l'université veut attirer les nouveaux bacheliers vers une pédagogie centrée sur la recherche (Toulouse-III)
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 28 juin 2011.
L'université Paul Sabatier (Toulouse-III) vient d'organiser une rencontre avec les inspecteurs pédagogiques (IA-IPR) de maths et de physique pour leur expliquer son projet de "parcours spéciaux", lancé après la fermeture du portail d'admission post bac. Elle l'a également présenté à Foix, Auch, Tarbes, Rodez, Albi, Mazamet... Ses "parcours spéciaux" dans les licences de mathématiques, physique et chimie, mettent en contact les étudiants avec les laboratoires de recherche: dès le premier semestre, ils travailleront à leur projet professionnel au sein des laboratoires et y auront des travaux pratiques; le sixième semestre sera entièrement consacré à un stage en laboratoire, qui pourra se dérouler aussi à l'étranger, la formation académique étant couverte en 2 ans et demi.
La première année est commune aux 3 parcours. Ensuite, de nombreux enseignements restent communs et les étudiants devront effectuer des travaux pratiques en binômes pluridisciplinaires afin de développer des doubles compétences. À tout moment, les étudiants peuvent aussi rejoindre un parcours "moins soutenu" afin d'obtenir la licence en 6 semestres.
S'inspirer des méthodes de la recherche pour favoriser esprit critique, autonomie et aptitude à travailler en équipe
L'objectif est d'amener des lycéens qui seront choisis sur dossier et sur entretien, à viser des carrières de chercheurs, mais pas seulement puisque les compétences développées via la recherche sont aussi attendues pour viser des postes de cadres, comme le souligne l'université: "il est aussi important de savoir se former tout au long de sa vie professionnelle. La plupart des pays développés ont choisi de relever ce défi par une pédagogie qui s'inspire des méthodes de la recherche, favorisant esprit critique, autonomie intellectuelle et capacité de travail en équipe". Or, en France, "les filières sélectives post bac actuelles, très scolaires, ne favorisent pas chez les jeunes l'autonomie nécessaire à une formation par la recherche" mais sont plutôt conçues dans une optique de préparation aux concours.
Cette année, l'université espère accueillir entre 20 et 30 étudiants et, à terme, étendre ce type de parcours à d'autres disciplines, notamment en sciences de la nature. Selon Jean-Marc Broto, le directeur de l'UFR, "de plus en plus d'universités lancent ce type de parcours, la dernière communication de la ministre Valérie Pécresse, lors du dernier comité de suivi de licence du 22 juin, allant dans ce sens". Il y aurait d'autres projets de ce type à Bordeaux-I (qui ouvrirait à la rentrée), à Grenoble et Marseille. Des parcours sont déjà ouverts à Paris et Toulouse, dans le domaine du droit.
En savoir plus sur ces "parcours spéciaux", ici