Des petits cours au soutien scolaire privé: une critique en règle pour la Commission européenne
Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 13 juin 2011.
"Alors qu'en Europe occidentale le soutien scolaire a fortement progressé au cours des dix dernières années, les Etats membres nordiques paraissent les moins affectés par ce phénomène jusqu'à présent. Ces pays assurent, en effet, un service de qualité dans l'enseignement public qui semble satisfaire largement les attentes des familles." C'est l'un des enseignements de "The Challenge of Shadow Education", une publication du NESSE (Network of experts in social sciences of education and training) pour la Commission européenne, dont l'essentiel est traduit sur le site de "Veille et analyse" de l'IFé.
C'est "un phénomène qui a des implications économiques, sociales, et éducatives profondes" qui est alimenté par la compétition et la préparation des examens, même dans des pays dont les systèmes éducatifs sont bien développés. Résultat, ce sont les meilleurs élèves qui sont demandeurs de cours particuliers, et non pas ceux qui en ont réellement besoin. Ce soutien scolaire pourrait contribuer à "exacerber les inégalités" au point d'être parfois "perçu comme une forme de corruption qui ébranle la confiance sociale".
De plus, "bon nombre des cours particuliers ont une valeur pédagogique faible". Ils "encouragent le bachotage" et les entreprises spécialisées emploient "du personnel n’ayant reçu aucune formation de professeur particulier", à moins qu'il ne s'agisse d'enseignants qui arrondissent leurs fins de mois. C'est peut-être pourquoi "les gouvernements comme les syndicats tendent à éluder le sujet". Les chercheurs n'ont pas non plus beaucoup travaillé sur le sujet.