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Parti socialiste, éducation populaire et UMP, une analyse de José Tovar

Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 09 juin 2011.

Le "projet éducatif global" du Parti socialiste s'inscrit dans le prolongement de celui de la Ligue de l'enseignement, et n'est pas très éloigné de celui de l'UMP, estime José Tovar dans une tribune publiée par "Démocratisation scolaire". Le PS, dont le projet est en cours d'élaboration lorsque cet analyste du système en démonte la logique, prévoit en effet "de donner un rôle important aux associations d’éducation populaire (...) pour développer toute sorte de projets en collaboration étroite avec les personnels d’une part, les institutions culturelles et les collectivités territoriales d’autre part".

Or celles-ci, à partir de l'appel que la Ligue a lancé en 2000 sous le titre "L’école que nous voulons" ont élaboré "quelques idées force". La "co-éducation" ou "éducation partagée", désigne "la relation entre l’école et la famille d’une part, et l’ensemble des activités et des acteurs éducatifs qui mobilisent les jeunes au-delà du temps scolaire ou familial d’autre part". Le socle commun constitue un "noyau fondamental de savoirs, de compétences et connaissances". "Lécole se doit d’éduquer à la démocratie, dans son enseignement, ses pratiques et son fonctionnement." La "dynamique du projet", pédagogique, d’établissement ou territorial, suppose un engagement "négocié entre les partenaires du projet et les institutions ou collectivités attributrices de moyens humains ou financiers". L’autonomie des établissements scolaires leur donne "de la souplesse" et des "marges de manœuvre". "Enfin, sans surprise, l’accent est mis fortement sur le respect de la laïcité."

José Tovar constate que ces axes se retrouvent dans la "loi d’orientation pour l’avenir de l’école" ou "loi Fillon" de 2005. En ce qui concerne le socle commun, le consensus entre une partie de la gauche et le ministre de l'époque "n’est pas conjoncturel, et repose bien sur une convergence idéologique qui transcende largement le clivage entre gauche et droite". Même analyse sur l'autonomie des établissements. 

Les mouvements d'éducation populaire travaillent alors à donner à leur projet "un contenu plus substantiel", qu'il s'agisse de l'appel de la Ligue de l'enseignement à créer des "Maisons des savoirs et de la formation", ou de celui du club Alain Savary "pour une redéfinition du socle commun". Il cite d'autres mouvements, comme "Education & Devenir", "Changer de cap", "RECIT", l'APFEE, le "Réseau des villes éducatrices", à l’initiative de "l’appel de Bobigny" où l'on "retrouve les notions de 'Projet éducatif global articulant éducation formelle, informelle et non formelle… dans un processus de formation tout au long de la vie' ". Cet appel est "une sorte de synthèse des travaux menés depuis le début de la décennie par ces associations", à la liste desquelles il faut ajouter les associations pédagogiques. Enfin, lors des "États Généraux du Renouveau" de Grenoble, fin janvier, la dimension culturelle a été ajoutée au projet. Eric Favey (Ligue de l'enseignement) propose "de mettre un terme au schisme culturel de 1959 qui a séparé (...) une politique des arts et du patrimoine, une politique scolaire et une politique de la jeunesse et de la vie associative", ce qui supposerait de reconstituer "un grand ministère de l’éducation et de la culture démocratique (...), un grand ministère de l’éducation populaire".

Pour José Tovar, le programme du PS constituera une synthèse de ces propositions. Mais il fait l'impasse "sur l’origine des difficultés des jeunes des milieux populaires dans les apprentissages fondamentaux" à l'école primaire, et sur les transformations à mettre en oeuvre au lycée "pour que le choix d’une orientation ne soit pas le fruit d’une sélection, et surtout pas par l’échec", ainsi que sur l’échec massif en premier cycle universitaire.

Et, surtout, il ne sera pas fondamentalement différent de celui de l'UMP: socle commun, autonomie des établissements, "organisation générale du système en deux grandes parties : l’école du socle commun ( continuité école-collège) d’une part, la poursuite d’études en voies différenciées, (courtes ou longues sur le modèle actuel inchangé) en améliorant la continuité Lycée –Universités d’autre part (...) Les convergences idéologiques et politiques réalisées à l’échelle européenne sont essentielles : la politique dite de construction de 'l’économie de la connaissance' dans le contexte de l’économie néo-libérale fait consensus entre la gauche et la droite et a donné naissance à l’agenda de Lisbonne (...)".

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