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Où en est l'éducation prioritaire? (table ronde de l'OZP)

Paru dans Scolaire le mercredi 01 juin 2011.

"L’éducation prioritaire implique dans son principe un travail en commun entre enseignants de la même école ou de l’établissement, entre enseignants du premier et du second degré, entre l’école et ses partenaires. C’est cela qu’il nous faut retrouver." Cette définition de l'éducation prioritaire a été donnée lors d'une table ronde organisée pour la Journée nationale de l'OZP (observatoire des zones prioritaires) le 21 mai, et l'OZP en publie un compte-rendu télechargeable sur son site. Mais Arnold Bac (membre de l'OZP) fait aussitôt remarquer que si "le projet éducatif territorial a essaimé à partir de l'éducation prioritaire" au point d'être repris partout, tout comme le lien étroit entre école et collège qui débouche sur la notion d'école du socle commun, "ces idées novatrices ne sont plus évoquées dès qu'on parle d'éducation prioritaire comme si on était passé à autre chose". Depuis la révolte des banlieues de 2005, "la priorité dans l’éducation prioritaire et dans la politique de la Ville semble être plus de se prémunir des explosions que de créer de la réussite collective".

Jean-Claude Emin (ancien sous-directeur du service statistique du ministère de l'Education nationale) se demande si on n'est pas "en train de revenir à l’idéologie des dons", des "talents" qui seraient propres à chaque individu et dont les évaluations de CE1-CM2 seraient le symptôme. Il fait remarquer que les dispositifs actuels permettent d’ "exfiltrer les bons élèves des zones difficiles".

Luc Cédelle, journaliste au Monde, rappelle à ce sujet que Ségolène Royal "demandait déjà qu’on passe du collège pour tous au collège pour chacun", et Jean-Claude Emin estime qu’il n’y a pas de rupture profonde entre la période Royal et la période Chatel. "L’exfiltration des bons élèves a commencé avec le projet d’internats à encadrement militaire, le discours sur la promotion, les bourses au mérite..."

Luc Cédelle dénonce, "dans la politique éducative actuelle", ce qu'il appelle "le culte de l’opacité", multiplication des sigles et absence de suivi dans l’évaluation des dispositifs. Nicolas Renard, ancien président de l’OZP, regrette lui aussi le brouillage des étiquettes. Selon lui, le phénomène du décrochage, si présent dans le discours officiel actuel, contribue à ce brouillage. 

Pour Alain Bocquet, représentant de l'association des directeurs de l'éducation des Villes, les PEL (projets éducatifs locaux), "sont une bonne illustration de la tarte à la crème que constitue la liaison école-quartier". Faut-il rendre les PEL obligatoires? ne faudrait-il pas surtout que les personnels de l’éducation nationale soient tenus d’y participer?

Dans la salle, un enseignant ajoute: "C’est une illusion du ministère de penser qu’on va régler les problèmes en commençant par lutter contre la violence et le harcèlement. Les élèves ont besoin d’abord d’instruction et on nous demande à nous de faire de la garderie et non pas d'instruire."

Autres sujets de débat: Le recrutement des enseignants par les chefs d'établissement du programme ECLAIR est-il un succès, ont-ils même des candidats entre lesquels choisir? Ce programme ne va-t-il pas tuer les dynamiques qui s'étaient créées au sein des "RAR", les réseaux ambition réussite? Que penser des "préfets des études"? 

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