L'Education nationale encourage l'innovation pédagogique
Paru dans Scolaire le mardi 31 mai 2011.
"Ces 'Journées de l'innovation' constituent un signal que le ministère de l'Education nationale donne aux académies: nous encourageons les initiatives, soyez sensibles aux aménagements qu'elles peuvent nécessiter." Bénédicte Robert, responsable du "Département de la recherche et du développement, de l'innovation et de l'expérimentation", placé auprès du "Directeur général de l'enseignement scolaire", a reçu 169 candidatures et une vingtaine de stands ont été montés dans le grand hall de l'UNESCO pour deux jours, ce 31 mai et demain 1er juin. Le ministre clôturera la manifestation.
Pour elle, il s'agit à la fois de donner une visibilité au soutien que l'institution leur apporte, et d'aller au devant des chercheurs. Elle annonce d'ailleurs qu'après le programme "Lecture" dans l'académie de Lyon cette année, un programme de mathématiques, également inspiré par la psychologie cognitive, sera placé sous la responsabilité d'Emmanuel Sander. Par ailleurs, la DGESCO est en train de contractualiser avec l'IFé (ex INRP) pour qu'il assure la veille scientifique sur ses priorités.
Alain Madelin, qui a lancé le projet Sankoré (voir Sankoré, un programme de développement de l'éducation numérique en Afrique) à destination de l'Afrique, profite de ces journées pour rencontrer des enseignants. Il est convaincu que des ressources en "open source" et sous licence "creative commons" permettront de mettre à disposition de tous les enseignants de la planète les meilleures solutions élaborées dans tous les pays, et de mutualiser la créativité, comme le fait le site américain Curriki.
Voici des échos des innovations présentées.
A Langres, les élèves de bac pro du lycée hôtelier ont passé commande aux élèves de seconde (option sciences et laboratoires) de recettes de cuisine moléculaire. Ceux-ci ont demandé aux élèves de terminale S de les aider là où leurs compétences étaient insuffisantes.
Le collège Jean Zay de Bondy a inauguré une 6ème "viaduc" qui conserve le "groupe classe" constitué au CM2 voisin, où sont intervenus le professeur de mathématiques et le professeur référent. Le maître du CM2 intervient l'année suivante auprès de ses anciens élèves. Résultats: moins d'absences, moins d'indiscipline, et des résultats en progrès.
L'internat d'excellence de Montpellier a mis en place une évaluation confiante, les élèves disent quand ils sont prêts. Les parcours, du CM2 à la terminale, doivent être fluides, une compétence non acquise pouvant l'être l'année suivante, sans redoublement.
Dans l'académie de Grenoble, l'unité soins-études ne se contente pas de l'accompagnement des enfants hospitalisés, elle intègre le parcours de soin au parcours scolaire, celui-ci devenant un facteur de guérison d'adolescents déscolarisés pour des raisons médicales, relevant de la psychiatrie dans 60% des cas.
Chaque élève du lycée professionnel du bâtiment à Laxou apprend la langue qu'il veut. Un dispositif inventé à l'université de Nancy pour les adultes, y a été transposé avec l'aide d'enseignants qui ne connaissent ni le hongrois, ni le wolof, mais qui peuvent aider les adolescents à réfléchir aux objectifs qu'ils veulent atteindre, à définir les moyens correspondant, et à trouver sur le net les ressources...
Au lycée de Tours, une équipe d'élèves a inventé un robot capable de résoudre le problème du Rubik's cube, et de manipuler l'objet jusqu'à ce que ses 6 faces soient d'une seule couleur...