Recomposition syndicale: trouble au SNALC et la CSEN
Paru dans Scolaire le mercredi 18 mai 2011.
Bernard Kuntz, président du SNALC (Syndicat national des lycées et collèges) depuis 1997, vient de rejoindre Force ouvrière. Il avait été mis en minorité lors du dernier congrès du syndicat à la fin de l'année dernière; il avait démissionné et annoncé vouloir se concentrer, à la tête de la CSEN (la confédération syndicale créée à partir du SNALC), sur la préparation des prochaines élections professionnelles.
Les nouvelles règles de représentativité bousculent en effet le syndicalisme enseignant, très émietté. Des syndicats catégoriels, comme le SNETAA pour les professeurs de lycée professionnel, le SNALC pour les professeurs des lycées et des collèges, surtout fort chez les agrégés, le SNCL, ancien SNC, syndicat national des collèges, qui syndiquait les PEGC, ces enseignants de collèges dont René Monory avait, dans les années 80, mis le corps "en extinction"..., étaient déjà menacés de disparition lorsque les lois Perben leur ont interdit de se présenter s'ils n'étaient pas membres d'une fédération. Ont alors été créées EIL, la CSEN et la FAEN, avec d'autres syndicats catégoriels, qui ont du mal à s'implanter. Or la loi de 2010 impose à ces fédérations, pour avoir une représentativité nationale, de réaliser des scores non négligeables sur l'ensemble des personnels de l'Education nationale, ce dont ces "fédérations" sont incapables.
Après diverses tribulations, le SNETAA a rejoint FO. C'est également cette option qu'avait choisie Bernard Kuntz. Ses anciens camarades du SNALC et de la CSEN ont préféré constituer un "front républicain" avec la FAEN et la CFTC.
Le SNALC publie aujourd'hui un communiqué vengeur, dans lequel il dénonce l'attitude de son ancien président. Jean-Claude Halter, président du SNE (Syndicat national des écoles) le remplace à la tête de la CSEN.