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Toujours bonne, la mixité sociale à l'école?

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Justice le lundi 16 mars 2009.

Dans un article récemment publié sur le site La vie des idées, l'urbaniste Eric Charmes (maître de conférence à Paris VIII), défend une approche critique et pragmatique de la mixité sociale. Pour lui, s'il est naturel que la recherche de la mixité s'impose comme réponse immédiate à la ségrégation, c'est davantage « la solidarité distributive » qu'il faut viser. Or « cette solidarité ne passe pas nécessairement par un mélange social plus ou moins imposé ».

Cette idée doit aussi – voire prioritairement – valoir pour l'école, étant donné qu'« il est difficile de discuter de la mixité sans parler de l’école ». De fait, si « les effets négatifs de la ségrégation sont avérés », « les effets bénéfiques des politiques favorisant la mixité restent limités et ne sont pas systématiques ». Par exemple, on sait que les élèves issus de milieux défavorisés « ressentent d'autant plus négativement leur situation que leur lycée est favorisé », où que « moins la présence d'un élève d'origine modeste dans un établissement favorisé résulte d'un choix (…), moins les résultats sont positifs ».

A l'inverse, il convient de souligner l'apport bénéfique « d'autres politiques » que la promotion de la mixité: politiques visant d'une part à « compenser les effets de l'origine sociale » (par l'accompagnement pédagogique) et d'autre part à « agir sur les territoires défavorisés », conformément à l'esprit qui a présidé à la création des ZEP. En effet, si ces dernières n'ont jusqu'ici « guère convaincu », « c'est moins leur principe que leur mise en œuvre qui n'a pas été à la hauteur des enjeux ».

Mais pour Eric Charmes, il faut aller plus loin. Ce qu'il faut viser, d'une manière globale, c'est « la reconnaissance sociale et politique des quartiers populaires ». Or discours sur la mixité, et dans une certaine mesure aussi le discours de la compensation des effets de l'origine sociale et de l'éducation prioritaire, « font des quartiers populaires des espaces pathologiques ». « Ce faisant, la société renvoie aux habitants de ces quartiers une image d’eux-mêmes qui est d’une grande violence symbolique ».

Ce qu'il faut donc, estime l'auteur, c'est non seulement redistribuer les ressources (plutôt que les populations), mais aussi mettre en valeur le fait, avéré, que « les énergies et les ressources locales existent ». Et toujours mesurer les effets de la mixité, comme ceux des autres politiques, à l'aune de cette nécessaire reconnaissance.

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