La jeunesse en divorce avec le monde du travail. (sondage CSA pour la JOC).
Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 14 avril 2011.
"Les jeunes ont très majoritairement le sentiment d’être libres de leurs choix dans différents domaines, à l’exception d’aspects concrets de la vie professionnelle qui sont perçus comme davantage contraignants". Voilà l'un des résultats majeurs d'une enquête, menée auprès de 6028 jeunes de 15 à 30 ans, par la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne), en partenariat avec le CSA.
L'étude montre que les jeunes sont minoritaires à se sentir libres dans le choix de leur premier emploi (47% de "tout à fait libre" ou "plutôt libre") et de leurs conditions de travail (41%). Le domaine dans lequel les jeunes se sentent le plus libres est, de façon quasi unanime, le choix de leurs amis (95%). Ils sont au moins huit jeunes sur dix à se sentir libres pour choisir leur orientation professionnelle (80%). Ils sont également plus des trois quarts à se sentir libres dans le choix de de leur orientation scolaire (77%). Plus d’un jeune sur trois déclare que ses choix sont libres en ce qui concerne le moment de prendre son autonomie (71%) et le fait de s’engager dans une association, un syndicat ou un parti politique (66%).
Ceux qui regrettent au moins un de leurs choix d'orientation l’expliquent avant tout par un manque de maturité (45%) et une information insuffisante (37%; jusqu’à 53% chez les plus diplômés) ou estiment qu’ils étaient mal conseillés (35%). 30% de ces jeunes citent le manque de confiance en eux, 27% déclarent que leur situation financière ne leur a pas laissé d’autres possibilités. Enfin, 15% répondent qu’ils n’avaient personne pour les soutenir dans leur choix, 12% qu’ils ne voulaient/pouvaient pas s’éloigner de leur foyer.
Les jeunes se disent principalement influencés dans leurs choix par leurs cercles proches (parents et amis) avant d’être influencés par les acteurs professionnels. Par exemple, les enseignants sont cités comme ayant une influence sur l’orientation scolaire (39%) et sur l’orientation professionnelle (18%), mais après les parents (respectivement 68% et 41%).
Enfin, si les jeunes attribuent à la société française une définition de la réussite centrée sur l’argent et la carrière professionnelle, ils définissent eux-mêmes la réussite par des conditions plus intimes: amis, temps libre, famille et amour. 79% définissent la réussite par "avoir de vrais amis", pour 68% "avoir du temps libre", 65% "avoir fondé une famille" et 60% "être amoureux".