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Lutte contre la cyberintimidation: Le Canada face au semi-échec de son programme.

Paru dans Scolaire, Justice le lundi 11 avril 2011.

"De façon générale, le phénomène de violence dans le milieu de l’éducation a globalement augmenté ou est resté stable", établit une étude canadienne portant sur le phénomène de cyberintimidation. Commandée par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), l'étude s'appuie sur des questionnaires distribués à des personnels du milieu scolaire québécois, en février 2011. Elle concerne des membres du CSQ, issus de catégories professionnelles diverses: enseignants du préscolaire/primaire, enseignants du secondaire, enseignants des établissements privés, enseignants pour élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage... Ce travail sur la cyberintimidation fait suite à un premier sondage réalisé en 2008, à l'initiative du CSQ.

L'enquete 2011 établit que le phénomêne de cyberintimidation a pris de l'ampleur depuis 2008: En 2008, 27 % des personnes sondées disaient connaître au moins une victime de cyberintimidation. Aujourd'hui, cette proportion est de 40 %. Le plan d'action du ministère pour contrer la violence à l'école n'aurait pas donné les résultats escomptés: Environ un quart des sondès (23 %) affirment que le plan d’action gouvernemental a été mis en place dans leur établissement. Près de la moitié (49 %) mentionnent qu’à la suite de la mise en place du plan d’action, le phénomène de violence est demeuré stable. 

L'enquête du CSQ permet aussi d'identifier les caractéristiques des cyberintimidations et d'envisager le phénomène du côté du personnel scolaire. Selon les membres du syndicat sondés, le phénomène touche surtout les élèves (81 %) et les enseignants (44 %). La majorité des victimes enseignantes (60 %) indiquent l'avoir été "par le biais du courriel", les réseaux sociaux étant l'autre média privilégié par les auteurs. Globalement, les victimes affirment qu’il s’agissait de propos diffamatoires (42 %); que les commentaires portaient sur leur travail (35 %); que les insultes reçues portaient sur leur apparence (18 %).

Les élèves aparaissent majoritairement comme les auteurs des cyberintimidations, devant la direction, les collègues ou les parents d'élèves: Lorsqu’il s’agit d’un élève ayant agi seul, les données indiquent que l’auteur est de sexe masculin dans 73 % des cas. Lorsque la cyberintimidation est réalisée par un groupe d'élèves, les hommes sont autant impliqués que les femmes.

Les établissements privés et du secondaire semblent davantage concernés que les autres. Les enseignants de niveau secondaire (51 %), de même que les membres travaillant en institutions privées (55 %) affirment, en plus grande proportion, connaître une personne de leur milieu de travail ayant été victime de cyberintimidation. Les femmes semblent être plus souvent visées par la cyberintimidation que les hommes, et ce, qu’il s’agisse d’une victime seule (69 %) ou d’un groupe de victimes (72 %). Les insultes à caractère sexuel semblent plus manifestes en milieu de travail qualifié de "défavorisé".

Les sondés souhaitent un engagement "plus soutenu" de la part de leur établissement pour lutter contre la cyberintimidation: 74 % des membres interrogés estiment que les établissements sont démunis face à un phénomène comme la cyberintimidation. La quasi-totalité (98 %) d’entre eux croit que les établissements ont un rôle d’éducation à jouer "afin de sensibiliser les jeunes et les adultes sur cette problématique".

Selon 97% des sondés, les établissements devraient inscrire dans le code de conduite des élèves ou des étudiants des éléments sur la cyberintimidation.

Le média canadien, "Le devoir", indique que la ministre de l'Éducation du Québec, Line Beauchamp, a annoncé en réaction à cette enquête sa volonté  de renforcer le plan d'action du gouvernement contre les violences à l'école. Elle déplorerait également "la réticence de certaines écoles à reconnaître le problème, afin de ne pas ternir leur réputation" ( L'article ici).

 

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