Quels sont les futurs besoins en main d'oeuvre? Une étude Pôle emploi/Crédoc.
Paru dans Orientation le lundi 11 avril 2011.
"En 2011, la propension à recruter atteint 18%, soit 428 400 employeurs potentiels, contre 20% en 2010. 1 542 400 projets de recrutement sont envisagés par les établissements français, soit une hausse de 1,1% cette année", établit le rapport Pôle emploi/Crédoc 2011, à partir des résultats de la vague 2011 de l'enquête "Besoins en main-d'oeuvre" (BMO) pour la France. L’enquête porte sur l'ensemble des établissements employeurs hors administrations de l’État (Ministères, Police, Justice…) et entreprises publiques (EDF, Banque de France…). Au total 1 600 000 établissements ont été interrogés cette année.
Le rapport établit pour 2011, une baisse de la propension à recruter, mais une croissance du nombre de projets. Avec 13% des projets, l’hôtellerie-restauration reste le premier recruteur national. Le secteur des services rassemble, à lui seul, 65% des intentions d’embauche, en progression de 2%. Les services aux entreprises et le secteur sanitaire et social regroupent chacun 12% des besoins en main-d’oeuvre. L’agriculture concerne 11% des projets de recrutement et les services aux particuliers 10%.
L'enquête pointe une diminution du niveau de difficultés en 2011. 38% des projets de recrutement sont considérés comme difficiles par les employeurs, contre 40% en 2010. 54% des intentions d’embauche sont jugées problématiques dans la construction. Les professionnels de la santé (infirmiers …) et les métiers des services aux particuliers (cuisiniers, aides à domicile, employés de maison…) rassemblent une majorité de projets considérés comme problématiques par les employeurs.
39% des besoins en main-d’oeuvre sont liés à une activité saisonnière, contre 38% l’an dernier. Les professions des services aux particuliers (serveurs de café, professionnels de l’animation socioculturelle, aides à domicile, employés de maison…) rassemblent une très forte proportion des projets formulés par les employeurs du champ de l’enquête. "Ces métiers se caractérisent, dans la plupart des cas, par une importante saisonnalité et d’importantes difficultés de recrutement". Plusieurs métiers du secteur agricole (viticulteurs, arboriculteurs salariés…) figurent également parmi les profils les plus recherchés par les employeurs. "Ce résultat est néanmoins amplifié par la part importante des projets à caractère saisonnier", précise le rapport.
La grande majorité des recruteurs rencontrant des difficultés d’embauche se trouvent confrontés à une pénurie de candidats (71%) ou à des candidats au profil inadéquat (81%). Plus d’un tiers de ces recruteurs évoquent des difficultés liées aux conditions de travail et moins de 20% à un déficit d’image. Pour les employeurs, la formation s’impose comme la première solution aux difficultés d’embauche rencontrées. La formation de candidats venant de l’extérieur (61%) est clairement privilégiée à celle des salariés déjà présents dans l’entreprise (35%). Sont moins envisagés le recours à du personnel intérimaire (25% des cas) ou encore l’appel à des candidats venant de l’étranger (18%).