Autorité: une enseignante écoeurée désobéït (blog de L Cédelle) et B. Desclaux se demande si l'école fait communauté.
Paru dans Scolaire le vendredi 08 avril 2011.
"Je n’en peux plus de m’astreindre à ne pas trop penser" s'exclame une enseignante qui rejoint les "désobéïsseurs" et dont Luc Cédelle publie, sur son blog, le texte en réaction aux évaluations de CE1 et CM2: elle "n'en [peut] plus de voir à quel point ces évaluations influent de façon négative sur [sa] pédagogie" et considère que la prime de 400 € qui lui est offerte pour faire passer ces évaluations représente "le prix de [sa] soumission". Le journaliste du Monde ne cautionne pas pour autant la démarche des "désobéïsseurs", mais dénonce un pouvoir qui considère "les quelque 350 000 enseignants du primaire comme de purs exécutants" auxquels "il suffit de donner des ordres", et non pas comme "des professionnels motivés et responsables, dotés d’une autonomie dans leur travail".
Comme en écho, Bernard Desclaux sur Educpros, évoque la crise de l'autorité qui traverse l'Education nationale: il rappelle que l’exercice de l'autorité suppose que "les deux acteurs, celui qui l’exerce, et celui qui s’y soumet, [considèrent] cette autorité comme légitime, (...) que les deux acteurs se considèrent comme appartenant à une même communauté, régie par des règles du jeu". Il faut aussi que le porteur de l’autorité y croie, il doit "incarner" l’autorité. Ce formateur analyse ainsi les difficultés des enseignants avec leurs élèves, mais les conditions qu'il évoque ne pourraient-elles pas décrire la relation de l'administration avec les enseignants?