Evaluations en ligne: les défis et les pratiques (étude canadienne)
Paru dans Scolaire le vendredi 08 avril 2011.
"L'évaluation en ligne est susceptible de transformer non seulement nos façons d'évaluer, mais aussi notre vision de l'évaluation, voire de l'apprentissage", estime le réseau d'enseignement francophone à distance du Canada (REFAD), qui propose un dossier très documenté sur la question. Cette étude dresse, d'une part, un état des lieux de l'évaluation en ligne, sous l'angle des pratiques, outils, opportunités et contraintes et, d'autre part, examine les questions liées au plagiat, particulièrement dans le cadre de la formation à distance et de l'évaluation sur Internet.
L'évaluation en ligne est liée au développement même de la formation par Internet, qui nécessite des modes d'évaluation adaptés. Le rapport témoigne de la croissance rapide du recours à ce type de formation: Aux Etats-Unis, dans le supérieur, l'augmentation annuelle est supérieure à 21%. Le pourcentage de ceux qui étudient en ligne est passé en cinq ans de 13,6% à 29,3% des inscrits. La tendance est la même dans le secondaire. C'est le cas au Québec, où l'on observe une croissance de 315% en 12 ans.
Cette croissance s'accompagne d'une réflexion pédagogique liée à l'évaluation: Le rapport évoque "le passage d'un contexte éducatif centré sur l'enseignant à un environnement axé sur l'activité de l'apprenant".
Un chapitre est consacré aux nombreux avantages mais aussi aux risques associés à l'évaluation sur le Web. Les principaux avantages sont : la diversité des évaluations, l'amélioration de la rétroaction, la motivation des apprenants, la réutilisation des évaluations, la flexibilité et l’accessibilité; pour les formateurs et les établissements: une nouvelle répartition du temps, l’adaptation de l’enseignement.
Parmi les critiques, sont évoquées les compétences évaluées. "On reproche en effet souvent aux QCM et autres tests de n'évaluer que la mémorisation". Les questionnaires sont aussi ceux qui suscitent le plus de craintes en matière de sécurité et de tricherie.
Contrairement aux questionnaires, les simulations permettraient de tester des compétences non seulement de plus hauts niveaux, mais aussi des types de compétences difficiles à tester sur campus, particulièrement des savoir-faire. "L'évaluation en ligne va bien au-delà des QCM. Les nombreuses applications du Web 2.0 multiplient les modalités d'évaluation et élargissent les types de compétences prises en compte. Elles facilitent considérablement l'évolution vers une évaluation plus authentique, plus collaborative et plus continue que préconisent les nouvelles approches pédagogiques et qui contribuent à contrer la tricherie".
De multiples outils, comme les wikis, pourraient faciliter "la production collaborative et l'interaction entre étudiants". Ils intègrent dans une seule version d'un document les apports de chacun des membres d'un groupe. Ils permettent aux formateurs d‟évaluer plus justement les contributions de chacun, puisqu'ils ont accès à l'historique des versions et aux discussions qui les ont entourées.
L'enjeu serait enfin de renouveler la pratique des QCM: " Ces divers tests, lorsqu'informatisés, vont bien au-delà de la seule compilation des réponses correctes. Ils peuvent être dynamisés de diverses façons et adaptés à la progression de l'étudiant". Par exemple, le contenu pourrait être conçu pour proposer des sous-questions en fonction de la réponse originale; donner des conseils ou suggestions en cours de déroulement; formuler les questions ou les réponses sous forme d'illustrations à manipuler, d'animations, de fichiers audio ou vidéo.