Maltraitances: la Fondation pour l'enfance demande "une remise à plat de l'existant"
Paru dans Petite enfance, Justice le jeudi 07 avril 2011.
"Sandrine, à la suite d'une grave situation de maltraitance a été confiée à une maison d'enfants. Elle n’a pas revu ni ses parents, ni ses frères. Nul ne sait lui dire pour combien de temps… (...) La nuit, elle pleure et appelle sa maman, et nous n’avons guère de remède à ce sentiment de désarroi (...) Il est facile de basculer dans une forme de maltraitance institutionnelle qui étouffe à force de protéger, qui infantilise à force de priver les enfants d’un apprentissage de la liberté et de l’autonomie, une maltraitance qui enferme l’enfant dans une incapacité à appréhender la 'vraie' vie. Et l’on construit ainsi des adolescents et des jeunes majeurs qui dérivent dès que l’institution les lâche." Dès l'éditorial du numéro 3 de la newseletter de la Fondation pour l'enfance, Barbara Walter, directrice d'une maison d’enfants, montre comment "les notions de protection de l’enfant et de maltraitance peuvent parfois s’alimenter l’une l’autre".
Philippe Lacombe, dreicteur de l'ONED ajoute que "nous n’avons pas aujourd’hui de visibilité des parcours des enfants en protection de l’enfance, ou de la durée et de l’impact des placements, de la cohérence des mesures successives, des interactions éventuelles entre le judiciaire et l’administratif, des conséquences réelles des évolutions législatives…"
Arnauld Gruselle, directeur de la Fondation pour l’Enfance, annonce l'organisation prochaine d'un colloque qui permette de passer des constats "aux propositions de solutions", pour que "l’optimisme succède intelligemment à l’abattement"."Plutôt que d’empiler les lois, ne pourrait-on envisager une remise à plat de l’existant, un dépoussiérage, une confrontation sans complaisance des textes à leur application, une évaluation de ce qui fonctionne ou pas? Quel ministre aura le courage de lancer un chantier avec pour seule certitude que ce n’est pas lui qui en récoltera les fruits politiques?" ajoute-t-il.