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Sortir du système éducatif sans qualification en France, Allemagne et Angleterre. (OCDE)

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 06 avril 2011.

Quelles sont les caractéristiques des jeunes sans qualification en France, Allemagne et Angleterre? Quel est leur devenir sur le marché du travail? Pour chacun de ces pays de l'OCDE, quels sont les dispositifs d’action publique qui s’efforcent de remédier aux difficultés rencontrées? Le Haut Conseil de l'éducation publie une synthèse comparative et européenne qui fait un point sur la situation de ces élèves. La comparaison entre l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni montre que la définition des jeunes en difficulté à la sortie du système éducatif répond à des "conventions" de société différentes, au point d’impulser des politiques publiques spécifiques pour chaque pays.

Les auteurs du rapport précisent que dans de nombreux pays, l’action publique en faveur des jeunes en difficulté ne se limite pas au seul système scolaire, ni même à la formation professionnelle initiale mais "embrasse des dispositifs de remédiation, d’insertion et de transition".

En Allemagne, l'accent est mis sur la professionnalisation, avec un développement très fort de l'apprentissage. Dès lors, "l’action publique met l’accent sur la capacité du système de formation professionnelle initiale et des différentes professions parties prenantes à permettre à chaque jeune d’accéder à une qualification professionnelle reconnue, par le biais de l’apprentissage en particulier".

Au Royaume Uni, les jeunes en difficulté sont ceux qui "n’accèdent ni à l’emploi, ni à une formation". L'action est surtout axée sur l'orientation: "La responsabilité de l’action publique est en premier lieu d’assurer la qualité des dispositifs d’information et d’orientation afin qu’ils soient accessibles facilement et dans la clarté par tous les jeunes". 

En France, "la qualification est assimilée à l’obtention d’un niveau de formation (...). Il continue à prédominer un processus 'd’exclusion sélective' qui place les jeunes dans la file d’attente des emplois en fonction de la qualité de la formation acquise". L’élève à problème, "sans qualification", est dès lors celui qui n’accède pas à un niveau minimal de formation, "lequel a longtemps été fixé au niveau V".

Le rapport différencie, dans un second temps, les dispositifs contre le décrochage scolaire, selon qu’ils relèvent davantage de la "prévention", en intervenant avant que le jeune ne quitte la formation initiale, ou de la "réparation", en ayant pour objectif le retour en formation.

Il identifie, en France, une "tradition" curative, et le développement progressif de la prévention. Parmi les dispositifs de prévention, il cite le "programme personnalisé de réussite éducative" (PPRE), mais aussi les "classes de découverte professionnelle de 6 heures (DP6)", destinées aux élèves de 4ème, qui "peuvent aider les élèves à s’orienter en connaissance de cause et à faire des choix", ou encore le développement de l’apprentissage, avec la volonté d’augmenter le nombre d’apprentis dans le cadre du Plan pluriannuel de cohésion sociale.

Parmi les programmes curatifs, le rapport cite "les écoles de la deuxième chance", "le contrat de professionnalisation", sur lequel il s'avère sceptique. "Malheureusement dans les faits ce dispositif profite davantage aux individus déjà qualifiés et diplômés et, en 2006, seuls 9% des embauches de jeunes en contrat de professionnalisation concernaient des jeunes sans qualification".  Il évoque aussi le CIVIS renforcé (Contrat d’insertion dans la vie sociale) spécifiquement conçu pour les personnes n’ayant pas atteint la dernière année de BEP ou de CAP. Il s'inquiète néanmoins de la première prise en contact "tardive" pour les non-qualifiés (donc pour la population cible du CIVIS renforcé): "en effet 27% entrent en contact avec la mission locale 3 ans après la sortie du
système éducatif".

A destination des publics des quartiers sensibles, le rapport signale  "le dispositif semi-résidentiel d’accompagnement à l’insertion sociale et professionnelle", qui concerne les jeunes de 18 à 22 ans. Ce dispositif propose une éducation civique et comportementale ainsi qu’une formation générale et professionnelle dans des internats. En 2008, 22 sites accueillaient 2007 volontaires. "Malheureusement les difficultés scolaires commencent généralement tôt, avant le collège, et, pour 40% des volontaires il s’agit surtout d’une remise à niveau des fondamentaux scolaires".

L'Allemagne et le Royaume-Uni rencontrent également des difficultés susceptibles de remettre en question leurs dispositifs. La rapport précise toutefois qu'au Royaume Uni, un programme est en place, pour garantir une place d’apprentissage d’ici 2013 à tous les jeunes de 16-19 ans désireux de suivre un apprentissage. "Cette initiative pourrait servir de facteur de conversion pour rendre efficace la ressource apprentissage".

Le gouvernement anglais prévoit également de changer les critères de l’éducation obligatoire.
Ainsi d’ici 2015, l’ensemble des jeunes devra participer à l’éducation et à la formation jusqu’à 18 ans, chacun devant trouver une voie qui lui corresponde, avec une organisation flexible : la participation pourra prendre la forme d’une formation académique, professionnelle, d’un apprentissage en alternance, ou d’une formation payée par un employeur, par exemple à mi-temps pour les personnes travaillant 20 heures par semaine.

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