Raccrochage: La "réussite éducative" peut-elle séduire d'autres pays européens? (INRP)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le samedi 02 avril 2011.
"Je nage dans les sigles", s'amuse José, responsable de l'orientation dans un lycée espagnol, et participant aux journées "Lutter contre l'abandon scolaire par une approche partenariale", organisées pour le CEDEFOP par le centre Alain Savary (INRP). Ils sont neuf, Portugais, Italiens, Belges, Roumains ou Espagnol, et jeudi 1er avril, à Lyon, ils découvraient les PRE (Programmes de réussite éducative). Ils sont un peu perdus dans le paysage institutionnel français, mais ils sont séduits par cette idée qu'il faut "un lieu neutre entre l'Ecole et les familles". Ils ont aussi rencontré un dispositif mis en place à Pierre-Bénite, où les parents ont été réunis et ont travaillé ensemble avant de rencontrer les enseignants de leurs enfants, afin de ne pas se sentir en état d'infériorité.
Tous les participants indiquent que, de retour dans leur pays, ils vont décrire le principe du PRE aux responsables. Dans chacun des pays européens représentés, existent en effet "des petits bouts de programme", pour lutter contre le décrochage. Mais certains sont très autoritaires et les interventions manquent souvent de cohérence . Ils décrivent aussi, surtout en Italie, la pression sociale qui pèse sur des adolescents: pour rassurer leurs proches, ils vont à l'école, et entretiennent toutes les apparences de la normalité, mais ne font rien, jusqu'au jour où le fossé entre ce qu'ils sont et ce qu'ils prétendent être est trop grand. Les suicides sont alors nombreux.
Ces sessions programmées par le CEDEFOP favorisent les échanges entre pairs, en l'occurrence surtout des chefs d'établissement, et la publication, en tout ou partie, des comptes-rendus, permet de recenser les "bonnes pratiques".