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Politiques jeunesse: Les 11-15 ans sont-ils les grands absents? (Neujpro 2010)

Paru dans Périscolaire, Culture le mardi 29 mars 2011.

Quelle offre propose-t-on aux jeunes de 11-15 ans, en termes d’animation, d’activités, d’initiatives ? Quels moyens sont donnés par l’Etat, les collectivités locales, le tissu associatif, pour essayer de répondre aux besoins? Les 11-15 ans sont-ils les grands oubliés des politiques publiques? Ces questionnements, débattus lors des recontres Neujpro 2010, sont au coeur d'une table ronde dont les actes viennent d'être mis en ligne. Elle réunissait la sociologue Chantal De Linares, Christophe Gouttebaron (Francas Auvergne Limousin) et Philippe Lenglet (Ligue de l’Enseignement de l’Allier).

"15 % des adolescents sont vraiment en difficulté, en mal-être, le reste des adolescents va plutôt bien ; c’est un préalable que je crois nécessaire de souligner", introduit Chantal De Linares, qui invite largement à affiner les regards sur cette classe d'âge.

Il s'agirait d'intégrer non seulement leur besoin fondamental d'autonomie, mais aussi leur rapport tout particulier aux "temps et aux espaces": "Les adolescents tiennent à leur quartier. Dans les quartiers populaires, contrairement à ce que l’on pense, ils ne cherchent pas systématiquement à fuir; il est donc très important de connaître leur territoire, d’aller les chercher sur leur territoire éventuellement."

La notion de "temporalité adolescente" est développée: "On sait que les adolescents aiment dormir le matin ; il peut y avoir aussi un travail fait sur les horaires des accueils". Elle cite des cas de lieux d'accueil ouverts jusqu'à très tard en soirée.

La sociologue fixe pour finir "quelques conditions", nécessaires pour intégrer "finement" les besoins des jeunes dans les politiques locales. Elle évoque d’abord la "volonté politique de faire": "S’il y a un adjoint à la jeunesse, un adjoint au sport et un adjoint à la culture, qu’ils marchent la main dans la main et se soutiennent dans leur projet ; c’est indispensable". Ensuite, elle encourage la mise en place d'une "chaîne éducative", allant de l’animateur jusqu’au maire: "Il faut qu’il y ait un référentiel éducatif commun, que chacun accepte de partager sa vision éducative avec les autres, que des décisions soient finalement prises ensemble". En dernier point, elle pose la question de la formation des animateurs, qui "doit être continue" pour s'adapter aux changements de l'époque.

Christophe Gouttebaron (Francas Auvergne Limousin) fait le constat d'une absence de structure adéquate, à part le centre de loisirs, pour accueillir ces jeunes  "Dès qu’ils franchissent la porte du collège, on ne voit plus les jeunes adolescents dans les structures ; car le centre de loisirs leur paraît ringard, ils sont avec les petits ; ils font peut-être aussi des activités qui ne leur plaisent pas, il ne faut pas avoir honte de le dire".

Il se montre sceptique sur la marge de manoeuvre des associations en direction de ce public, fustigeant d'un côté le désengagement financier de l'Etat des questions éducatives "au profit des questions d'insertion", constatant, de l'autre côté, les difficultés budgétaires des Conseils généraux:  "2011, quels financements aura-t-on en direction des associations ? On nous demande parfois de faire de la 'mutualisation' entre associations, mais il faut quand même que l’on paie les gens pour faire des choses ; cela va poser un 'sacré' problème pour l’année à venir." 

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