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Harcélement entre élèves et résilience: L'attitude des amis des victimes en question. (thèse)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 28 mars 2011.

"Le fait d’entretenir des relations d’amitié constitue un facteur protecteur important, capable de modérer les conséquences négatives du harcèlement sur les victimes. Toutefois, les bénéfices associés aux amitiés varient en fonction des caractéristiques de ces liens", estime Barbara Jerabkova, dans une thèse soutenue à l'université de Montréal. La thèse interroge les rôles de la co-rumination et de la qualité de l’amitié pour expliquer le développement des symptômes dépressifs chez les jeunes. La co-rumination fait référence à la fréquence à laquelle les amis discutent de leurs problèmes, au détriment des autres activités. "L'attention de l'individu cesse alors d’être axée sur la résolution des problèmes".

Les participants, 610 élèves de 13 à 14 ans, proviennent de deux écoles secondaires de Montréal.  Ils sont interrogés par questionnaires, à un an d'intervalle, sur différents critères: les symptômes dépressifs, le niveau de victimisation auto-rapporté, la qualité de l’amitié, la co-rumination et le sexe.

L'étude conclut que seule la "co-rumination" des problèmes entre amis rend compte de l’augmentation des symptômes dépressifs, sur 1 an, chez les élèves victimes de harcèlement. En revanche, les symptômes dépressifs ne sont pas atténués par la bonne qualité de la relation d’amitié. Le fait d'être victime produit tout autant de symptômes dépressifs chez les élèves qui rapportent "une faible qualité de l’amitié" que chez ceux qui rapportent "une forte qualité" des liens amicaux.

Les caractéristiques de l'amitié, plus que sa qualité, sont déterminants. Le fait de constamment discuter de problèmes avec un ami pourrait ajouter à la détresse psychologique de l’élève, en mettant constamment de l’emphase sur ses problèmes. A l'inverse, "le fait que les amis offrent du soutien émotionnel, en plus de permettre une intégration sociale et d’offrir un soutien relatif à l’estime de soi, est susceptible de modérer les sentiments de détresse psychologique exprimés".

Les filles seraient plus enclines à développer des syptômes dépressifs que les garçons, quelle que soit la qualité de l'amitié. "Les filles sont plus portées à ruminer lorsqu’elles sont confrontées à des situations stressantes. (...) Les garçons sont encouragés à être proactifs lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés, alors qu’une certaine passivité est davantage tolérée chez les filles."

Les conclusions du travail interrogent les programmes d’intervention ciblant la dépression des jeunes. La doctorante invite à ne pas travailler principalement sur les "caractéristiques individuelles" des sujets. "Cette étude démontre l’importance d’intervenir avec le groupe de pairs pour prévenir la victimisation chez les jeunes à risque de dépression". Autres pistes suggérées en vue d'améliorer les programmes: aider les jeunes à risque dépressif à établir des relations d’amitié satisfaisantes, promouvoir le soutien social entre amis et encourager des attitudes proactives de résolution de problèmes.

Source: Le processus de co-rumination entre amis chez les jeunes victimes de harcèlement par les pairs : Impact sur le développement des symptômes dépressifs à l’adolescence, Barbara Jerabkova, Montréal.

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