Archives » Recherches et publications

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Grande-Bretagne: Quels sont les moyens de l’autonomie des établissements? (actes du colloque d’ESHA France)

Paru dans Scolaire le mercredi 23 mars 2011.

Quels sont les degrés de liberté dont disposent les établissements anglais? Quels mécanismes de responsabilisation y sont attachés? En résumé, quels sont les moyens de leur autonomie? L’ESHA France, association de chefs d’établissements, organisait le 10 décembre 2010, un colloque sur le thème de l’autonomie des établissements scolaires en Europe. Les actes du colloque, publiés ce mois, rendent compte des échanges qui se sont tenus autour des différentes conceptions de l’autonomie de l’établissement dans les pays européens, notamment outre-manche.

"En 2010, avec le changement de politique d’inspiration libérale, le gouvernement britannique a choisi de développer l’autonomie des établissements repérés en difficulté en leur accordant plus de liberté par rapport à l’État et aux autorités locales en contre partie d’une meilleure réussite des élèves", résume Ian Bauckham, représentant d’ESHA Angleterre, chef d’établissement à l’école diocésaine de Bennet Memorial, dans le Kent. 

Depuis mai 2010, les établissements peuvent se tranformer en "academies", qui ne sont pas légalement des écoles, mais des "entreprises". Ces établissements sont directement financés par l’État et signent des contrats d’objectifs. Ils peuvent toutefois s’affranchir de certaines règles nationales: définir un curriculum local; choisir une stratégie de croissance sans autorisation préalable des autorités politiques locales; embaucher et gérer la carrière des personnels sans prendre en compte les accords nationaux. Les collectivités territoriales n'exercent aucun contrôle.

En contrepartie, l'academie accepte d'être évaluée par l'inspection, d'informer les parents d’élèves sur la performance des élèves aux examens, et doit respecter la législation en matière d’emploi. L' éducation obligatoire est tenue d'être gratuite, mais ces établissements ont la possibilité "de faire payer les familles pour les autres services (études…)".

Le shéma repose sur deux colonnes: la responsabilisation des enseignants ("la formation des enseignants se fixe comme objectif de les rendre autonomes") et la satisfaction des parents.  Les établissements doivent convaincre des parents informés des résultats des élèves d’inscrire leur enfant.

La communication a été suivie d'échanges dans la salle, dont les actes rendent compte, et qui portent en particulier sur les liens entre "autonomie" et "qualité", ainsi que sur les risques de clientélisme générés par la compétitivité accrue entre établissements.

Didier Bargas (IGAENR) évoque aussi pour ces academies "un objet curieux, hybride", non entièrement soumis aux lois du marché, puisque financé par le ministère, et non pas par des parents d’élèves ou la sphère privée. "Si dans deux ou trois ans ces ressources vous sont retirées du fait de la crise économique que traversent bien des pays, que ferez-vous ? N’y a-t-il pas grand danger ?", s'inquiète t-il.

 

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →