TICE et réseaux sociaux: les cadres juridiques insufisamment connus par les jeunes? (recherche)
Paru dans Périscolaire le mardi 22 mars 2011.
Si 95% des élèves du secondaire utilisent les réseaux sociaux sur le net (facebook, myspace...), près de 30% de ces élèves ne tiennent pas compte des risques encourrus sur ces sites, estime une enquête anglaise basée sur des entretiens avec plus de 1000 élèves de 17 collèges de Victoria (Londres), 200 enseignants et 49 parents.
Le rapport, intitulé "adolescents et risques juridiques des réseaux sociaux", constate que Facebook est le réseau social le plus populaire, avec 93,4 % d'élèves utilisateurs. La majorité des étudiants interrogés mettent à jour leurs informations sur les réseaux sociaux au moins tous les jours; ils actualisent leur profil plusieurs fois par jour.
La majorité des parents (80,4 %) déclarent avoir pris connaissance "au moins une fois" du profil de leur enfant sur ces réseaux. Les étudiants sondés sont plus nombreux que leurs parents et enseignants à estimer que les sites de réseaux sociaux "sont sûrs". Plus d'un quart (28,3%) estime pouvoir naviguer "en toute sécurité". En regard, la majorité des étudiants interrogés (72,4 %) indique avoir expérimenté un jour un contact "désagréable" ou "indésirable" par l'intermédiaire de leur profil. "Leurs rapports aux risques n'est pas pertinent, essentiellement parce que s'impliquer sur les réseaux sociaux, c'est 'faire comme tout le monde' ", analyse l'étude.
Parents et enseignants semblent concernés par les questions de cyber-intimidation et de harcèlement, mais ils sont moins nombreux à se préoccuper des risques juridiques comme l'usurpation d'identité. Selon l'étude, seul un très petit groupe d'élèves identifie les risques relatifs à la vie privée ou à la divulgation de données personnelles. "Les risques liés à la cyber-intimidation ont été soulignés par les médias et ont fait l'objet de réponses politiques, mais on accorde relativement peu d'attention aux risques juridiques potentiels encourrus", note Michael Henderson, l'un des co-auteurs du rapport, qui précise la nature des risques touchant la vie privée: "abus de confiance, diffamation, violation des droits de propriété intellectuelle, violation du droit d'auteur, harcèlement et distribution de produits choquants".
Le rapport recommande en conséquence une éducation des élèves "à la gamme complète des risques juridiques" sur les réseaux sociaux, au delà du cyber-harcèlement. "Tous les risques doivent être intégrés au programme scolaire".
Le rapport complet, en anglais, est téléchargeable à ce lien.