Le poids du diplôme sur les comportements de protection de l'environnement. (recherche)
Paru dans Scolaire le mardi 22 mars 2011.
"Les personnes titulaires d'un diplôme sont 25% plus susceptibles, en moyenne, d'adopter des comportements pro-environnementaux que les personnes sans diplôme, du moins lorsqu'il s'agit de payer un montant plus important pour des produits 'respectueux de l'environnement'", observe une étude britannique menée par l'Institut de recherches économiques et sociales (ISER). Toutefois, les individus diplômés seraient moins susceptibles d'éteindre la télévision pendant la nuit ou d'utiliser les transports en commun, nuance Peter Lynn, le responsable de la recherche basée sur les données de 20 000 individus du Royaume-Uni.
L'enquête révéle aussi que les femmes sont plus susceptibles que les hommes d'adopter des comportements dits "favorables à l'environnement". Par exemple, elles sont en moyenne 4% en plus à se dire prêtes à payer un prix supérieur pour des produits respectueux de l'environnement. La présence d'enfants à charge dans le ménage serait associée à une moindre disposition pour l'achat de ces mêmes produits.
Ces constats amènent le professeur Lynn à nuancer le poids du diplôme sur les comportements de consommation des individus: "Ces résultats préliminaires suggèrent que le comportement des individus est motivé par des considérations autres que environnementales, en particulier le revenu et les ressources personnelles."
Le chercheur constate par ailleurs, à tous les niveaux de la société et à tous les niveaux de diplôme, une "grande réticence" lorsqu'il s'agit d'adopter un comportement respectueux de l'environnement, mais représentant "un coût personnel", indépendamment du fait que l'importance du comportement soit connu et admis. "Les personnes plus diplômées peuvent être plus disposées, par exemple, à l'achat de papier recyclé et plus rétives à celui de produits sur-emballés. Pourtant, elles sont en moyenne moins disposées que les autres à prendre des mesures relativement minimes, mais qui constituent un désagrément personnel."
Pour le chercheur, ces liens entre la qualification des individus et les comportements de consommation doivent être "mieux compris" par les décideurs politiques et les organisations de la société civile qui se mobilisent pour les questions environnementales.