Formation des enseignants: le point de vue du SNALC
Paru dans Scolaire le mercredi 16 mars 2011.
Le SNALC (syndicat des lycées et collèges) "estime plus qu’urgente la réouverture du dossier de la masterisation" et de la formation des enseignants, déclare-t-il après avoir mené, "entre février et mars 2011, une enquête auprès des professeurs stagiaires du second degré". Se fondant sur 556 réponses à son questionnaire, il dénonce les conditions du stage: plus de 15% d'entre eux enseignent dans une classe de terminale, et 80% des stagiaires ont eu "des problèmes d’adaptation au rythme de travail soutenu exigé par le service à temps complet". Quant aux tuteurs, ils "ont plutôt bien joué leur rôle", mais ils ne sont pas toujours dans le même établissement que le stagiaire, et les emplois du temps ne sont pas toujours compatibles.
Le SNALC relève aussi que la formation "générale et disciplinaire" est "médiocre" ou "insuffisante", quand elle n'est pas "lamentable": 4 sur 5 estiment "que les journées de formation de pré-rentrée ne leur ont été d’aucune utilité". Le syndicat, qui en a fait un leitmotiv, dénonce "l’emprise des sciences de l’éducation sur la formation", et considère que "le principe du compagnonnage semble convenir dans son principe à une majorité de stagiaires", masi il demande qu'ils disposent "de conditions d’exercice décentes pour en tirer profit".
Le SNALC ayant régulièrement dénoncé la formation antérieure et les IUFM, ses critiques ayant pu être utilisées comme caution par Xavier Darcos et Valérie Pécresse pour mettre en place la "masterisation", son analyse est intéressante: elle porte sur les conditions de mise en oeuvre, et non sur les fondements de la réforme.
Le détail de l'enquête figurera sur le site du SNALC.