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Masterisation : les principales propositions de la CDIUFM aux partis politiques en vue de l'élection présidentielle de 2012

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 14 mars 2011.

Après l'avoir adressée aux différents partis politiques fin décembre 2010, la CDIUFM (Conférence des directeurs d'IUFM) a commencé à diffuser au public depuis le 8 mars 2011 sa "Contribution (…) à la réflexion sur l'évolution de la formation des enseignants" en vue de l'élection présidentielle de 2012. Cette note de 18 pages est accompagnée d'une lettre ouverte aux deux ministres, Valérie Pécresse et Luc Chatel, les deux documents étant téléchargeables depuis le site de l'AMUE.

Une première partie analyse notamment la situation actuelle de la formation des enseignants. La CDIUFM y note notamment qu'en étant devenus "écoles internes d'universités", les IUFM se sont "de plus en plus éloignés des préoccupations de l'Éducation nationale", un phénomène accentué par le fait que celles-ci sont de plus en plus autonomes. "La présence d'enseignants non formés dans les classes à la rentrée 2010 est un des premiers symptômes de cette évolution", remarque-t-elle. Dans la seconde partie, la CDIUFM fait des propositions concrètes en s'appuyant sur 6 enjeux prioritaires, parmi lesquels la refondation des structures de formation, l'aspect professionnalisant de la formation et la place de la recherche dans la formation.

Développer l'alternance depuis la licence

La CDIUFM avance des idées concernant l'organisation et la nature même de la formation parmi lesquelles la création d'écoles supérieures des métiers de l’éducation et de la formation pour les nouveaux masters "métiers de l'éducation et de la formation" au sein des universités. Elles seraient installées "au niveau régional" et "organisées selon une logique de professionnalisation des étudiants". La CDIUFM estime également nécessaire de développer l'alternance dans "une perspective de formation tout au long de la vie" depuis la licence et surtout durant l'année de M2, tout en promouvant la formation continue qui pourra s'appuyer sur le droit individuel à la formation (DIF) "pour participer au développement du métier".

La CDIUFM fait également des propositions pour diversifier le vivier de candidats, permettre davantage de réorientations ou faciliter l'accès au master à ceux qui n'auraient pas envisagé auparavant de poursuivre jusqu'au niveau master, à ceux qui ont "une stratégie d'orientation par petits pas" ou encore à ceux qui ont suivi des formations sur des sites éloignés de grands centres universitaires. Elle préconise, par exemples, de mettre en place une licence spécifique avec accès en L3 pour les titulaires d'un DUT ou d'un BTS qui voudraient devenir enseignant soit en écoles, soit dans le secondaire technologique ou professionnel, notamment pour permettre à ceux qui auraient suivi des études de proximité pour des raisons sociales de se tourner quand même vers ces métiers. Elle avance aussi l'idée de créer un parcours ou une licence bi-disciplinaire avec une formation pré-professionnelle "pour attirer des bacheliers professionnels, technologiques ou étudiants scientifiques en demande de réorientation". Ces propositions permettraient en outre de "répondre aux besoins de l'institution scolaire qui a tout intérêt à recruter des enseignants formés aux réalités du terrain local", estime la CDIUFM. Celle-ci propose aussi d'ouvrir ces masters "métiers de l'éducation et de la formation" aux secteurs économiques, dans des domaines comme la technologie ou l’économie-gestion pour permettre notamment aux entreprises de "former et promouvoir des cadres intermédiaires".

Anticiper le nombre de postes ouverts au concours sur 4 ans

Pour améliorer le recrutement, et permettre davantage la poursuite d'études aux plus démunis socialement, la CDIUFM préconise aussi une anticipation et communication en amont du nombre de postes ouverts aux concours, avec au moins un "affichage sur quatre ans". Selon la Conférence, cette mesure permettrait à l'étudiant d'avoir "une connaissance anticipée des réelles possibilités de recrutement dans les années qui suivent" donc de raviver le vivier de candidats alors qu'actuellement la diminution des effectifs en formation serait liée, selon elle, "à l'incertitude plus grande pour l'étudiant d'arriver au bout de son projet".

La CDIUFM propose aussi une modification du calendrier des concours avec un écrit en fin de M1 et un oral en fin de M2 (en liant soutenance du mémoire et oral professionnel du concours). La CDIUFM critique notamment l'organisation des écrits à des dates proches de la rentrée universitaire qui empêchent les étudiants de travailler l'été pour financer leurs études. Dans la même optique, elle réclame un développement des aides accordées aux étudiants la cinquième année de formation, avec éventuellement un pré-recrutement en M1 pour les étudiants les plus en difficulté financièrement.

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