Missions locales: Le réseau mobilisé pour demander plus de moyens.
Paru dans Orientation le mercredi 09 mars 2011.
L'Union nationale des missions locales (UNML) et l’Association nationale des directeurs des missions locales (ANDML) demandent un moratoire sur l’application de la circulaire du 19 janvier 2011, qui définit les conditions de leur conventionnement avec l’Etat pour la période 2011-2013, "le temps que s’engage une concertation nationale visant à réécrire cette circulaire".
L'ANDML déplore, dans une note d'analyse , l'attribution de l’essentiel des moyens à un quart du public. Il souligne que le CIVIS (Contrat d’Insertion dans la Vie Sociale) ciblera 160 000 jeunes sur les 1,2 million de jeunes qui sollicitent les missions locales chaque année, auxquels s'ajoutent 150 000 personnes accompagnées dans la cotraitance avec Pôle Emploi. "La majeure partie des jeunes Français qui doivent faire face à des difficultés est ainsi négligée. De fait la circulaire pose le problème de l’accueil, de l’information, de l’orientation et de l’accompagnement du public le plus éloigné de l’emploi", souligne l'association, qui s'interroge sur le financement des dispositifs d'aide: "Qui doit assurer la responsabilité et le financement de l’accompagnement de cette population ? Les autres financeurs potentiels ont-ils donné leur accord ?"
Les deux associations (La lettre ouverte de l'UNML, adressée le 25 février à l’ensemble des Présidents des missions locales,ici) regrettent que l’Etat demande au réseau d'axer son action sur l’emploi, en priorité l’emploi durable. L'ANDML attend que l’Etat précise les possibilités d’emplois locaux, en regard des objectifs affichés: "Combien y a-t-il d’emplois pérennes sur le territoire ? Combien sont créés ou à pourvoir chaque année ? Pour quels profils de candidats ? Combien restent non pourvus ? Autant d’indicateurs essentiels pour l’évaluation du travail des Missions Locales que l’on ne retrouve pas parmi les nombreux tableaux qui structurent les annexes de la circulaire".
Le réseau se mobilise pour demander plus de moyens: "La mise en place du PADE (ndlr: accompagnement renforcé vers l'emploi) aura un coût. Or, la circulaire ne prévoit pas de moyens nouveaux et s’inscrit dans un contexte de diminution de crédits", alerte l'ANDML, qui rappelle l’annonce par les DIRECCTE (Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) de la baisse des crédits destinés aux missions locales et de la non reconduction des 51 millions d’euros du Plan de relance finançant les mesures pour l’accès des jeunes à l’emploi. Sans moyens nouveaux spécifiques au PADE, "sa mise en œuvre se ferait nécessairement au détriment des jeunes qui ne sont pas dans ce dispositif d’accompagnement".
Mobiliser les équipes des missions locales sur le "tout emploi" est particulièrement difficile, au moment où les professionnels chargés d'organiser les rapports avec les entreprises, recrutés en CDD, dans le cadre du Plan de relance, arrivent au terme de leur contrat, ajoute l'UNML. L'Union observe que ces mesures "auraient pu se justifier dans un objectif d’économie budgétaire", mais cela ne semblerait, selon elle, "pas être le cas": "Le Comité interministériel des villes a annoncé le 18 février dernier la relance de 7 000 contrats d’autonomie supplémentaires, pour un montant d’environ 40 millions d’euros".