Laicité, diversité: Echanges théoriques, apports pratiques. (Actes de colloque)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 08 mars 2011.
"Un préjugé se fonde souvent – voire toujours- sur un stéréotype. Parce que les préjugés nous sont inculqués par notre environnement social, s’en défaire demande une prise de conscience, un travail sur soi", déclare Jean-Luc Jouvin, président de "La Ligue de l’enseignement / Fal 72", en ouverture du Forum laïcité/diversité, qui était organisé au Mans à la fin de l'année avec le Collectif sarthois d’éducation à la Citoyenneté et à la Diversité.
Les actes du forum, 52 pages désormais en ligne (ici), insistent sur la travail personnel à engager pour apprendre à vivre avec l'Autre et suggèrent, via les ateliers de l'après midi, des méthodes de travail. "La pensée non violente se veut non totalitariste : Nous pouvons être porteur de handicap et performant, de couleur noire et de culture française; femme et intelligente etc. Nos représentations s’ouvrent". Marie-Christine Loiseau et Geneviève Alline-Lacoste (respectivement Association Génération Médiateurs et formatrice en relation d’aide Carl Rogers), présentent la Communication non violente comme un moyen de sortie d'une éducation binaire "décrétant que nous étions ou ceci ou cela". Elles livrent deux ou trois points d’appui, "éléments à utiliser pour agir" : prendre le temps de réflechir, exprimer précisément ce que l'on ressent et ce qui manque, demander un "Comment tu te sens ?" à la personne débordée par ses émotions. "Cela lui permet d’exprimer son état à ce moment-là. Elle se sent alors respectée et mieux disposée à communiquer".
Valérie Devert, (association D’Phi de Paris) propose une "éducation à la réflexivité". "Cet outil est adaptable et accessible à tous les publics, lecteurs ou non, du jeune public aux personnes âgées". Il s'agit de créer, avec 10/15 personnes, des ateliers de discussions, en érigeant des règles précises de discussion: ne pas se couper la parole, ne pas se moquer, s’écouter les uns les autres, on demande la parole en levant le doigt, ne pas faire d’apartés… priorité à celui qui n’a pas parlé… "Le rapport à la loi doit tendre vers du coopératif". L'objectif est d'instaurer une "communauté de recherche". Le groupe parle et réfléchit ensemble en proposant des solutions argumentées à des problèmes philosophiques, qui sont choisis par l'animateur pour leur caractère universel. Les solutions proposées sont examinées par le groupe puis discutées. "Le dialogue requiert un apprentissage, tout comme le fait de penser. (...) Cette méthode favorise l’implication de tous et rend les participants acteurs".
"Ces méthodes de travail, ces réflexions permettront à chacun d’entre nous d’avancer et de questionner son propre rapport à l’Autre – et par là même son rapport à soi", souligne dans la synthèse de la journée, Eric Puisais, philosophe, chargé des relations internationales à la Ville d’Allonnes.