Famille, parentalité: l'intérêt de l'enfant justifie un discours plus traditionnel (INSEE).
Paru dans Petite enfance, Périscolaire le mercredi 02 mars 2011.
"Au cours des cinquante dernières années, les structures familiales se sont écartées peu à peu des modèles traditionnels. Les mentalités ont suivi l’évolution de la société concernant le couple: vivre en union libre et divorcer sont entrés et dans les mœurs et dans les mentalités. La diversité des parcours familiaux est aussi acquise: la moitié des personnes pensent que les femmes peuvent avoir et élever seules un enfant si elles le souhaitent", observe l'INSEE dans une étude intitulée "Couple, famille, parentalité, travail des femmes", publiée le 1er mars 2011.
En se plaçant du point de vue des enfants, l'opinion des individus interrogés est toutefois plus nuancée: "Les individus estiment qu’un foyer avec deux parents est nécessaire à l’épanouissement de l’enfant. Elles trouvent aussi préjudiciable au développement des enfants un père trop préoccupé par son travail", constate l'institut. Affirmant l’importance du rôle des deux parents, les individus auraient cependant peu d’a priori sur qui doit avoir la garde des enfants en cas de divorce.
Le rôle des pères dans la sphère familiale est reconnu, en particulier par les plus jeunes. Ainsi, en cas de divorce, 42 % des personnes pensent que ce n’est ni mieux ni pire que l’enfant reste avec sa mère. Les plus jeunes sont le moins souvent d’accord avec le fait que la garde soit systématiquement confiée à la mère : 22 % des moins de 25 ans sont en désaccord contre 45 % des 75 ans et plus.
Autre élement notable: Aux yeux des plus jeunes, la parentalité apparaît moins nécessaire pour s’épanouir. 63 % des personnes interrogées, hommes comme femmes, estiment que "pour s’épanouir, une femme doit avoir des enfants". Les 65 ans et plus sont huit sur dix à exprimer cette opinion, contre cinq sur dix chez les moins de 30 ans.
L'enquête porte dans un deuxième temps sur le travail des mères. L'Institut constate une forte évolution des opinions sur le travail des femmes: "la moitié des 75-79 ans sont plutôt favorables à ce que, lors d’une crise économique, les hommes soient prioritaires sur les femmes pour obtenir un emploi, mais cet avis n’est plus partagé que par un adulte sur dix de moins de 30 ans", signale l'INSEE. Un bémol: Dès lors que les jeunes enfants sont concernés, la moitié des adultes interrogés pensent que l’activité professionnelle de la mère "peut être un facteur de souffrance pour l’enfant".
Enfin, des différences d'opinion en lien avec le genre s'observent: Les femmes seraient moins nombreuses à plébisciter le rôle des pères. Les hommes s’inquièteraient plus des conséquences possibles du travail des mères sur le bien-être des jeunes enfants.