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Les jeunes qui résident en ZUS ont des rémunérations de 13 % inférieures aux autres jeunes.

Paru dans Orientation le vendredi 25 février 2011.

"Les jeunes qui résident en ZUS à la fin de leurs études ont des rémunérations de 13 % inférieures aux autres jeunes et accèdent à des emplois moins qualifiés", observent Thomas Couppié (Céreq), Jean-François Giret (Iredu) et Stéphanie Moullet (Cnrs) dans un rapport publié par l'insee. Le but est l’étude des écarts de rémunération entre les jeunes habitant dans les zones urbaines sensibles (ZUS) à la fin de leurs études et ceux qui ne résident pas en ZUS mais qui vivent dans des unités urbaines comprenant des ZUS. Les données utilisées sont issues de la première vague de l’enquête du Céreq Génération 98.

Selon l'étude, dans les quartiers rattachés à une ZUS, le nombre des personnes occupant des emplois de cadres et professions intermédiaires représente près d’un tiers des emplois d’ouvriers et d’employés. Dans les quartiers urbains n’appartenant pas à des ZUS, ce rapport est presque équilibré avec neuf cadres ou professions intermédiaires pour dix ouvriers ou employés. "Les emplois de cadres concernent trois fois plus souvent les résidents hors ZUS (20,2 %) que les autres (7,8 %). Les professions intermédiaires concentrent 27,4 % des effectifs des résidents hors ZUS alors qu’ils n’occupent que 21,4 % des jeunes issus de ZUS. Inversement, les emplois d’ouvriers non qualifiés sont occupés par 25,2 % des jeunes résidents en ZUS".

Le rapport constate également que les jeunes issus de ZUS trouvent un premier emploi dans une aire géographique plus resserrée que les autres urbains, c'est à dire proche du quartier.

Globalement, le salaire moyen des jeunes qui ne résident pas en ZUS à la fin de leur formation initiale en 1998 est de 13,0 % supérieur à celui des jeunes habitant une ZUS à cette date. Deux tiers de la différence salariale s’expliquerait par des différences dans l’accès aux emplois. Les chercheurs soulignent le poids des faibles ressources en capital humain et en capital social des jeunes issus de ZUS, ce qui les cantonnerait dans des emplois peu qualifiés et se trouverait à l’origine de leurs plus faibles rémunérations.

En revanche, signalent-ils, les écarts de salaire que l’on pourrait expliquer par de la discrimination sont plus faibles. "Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y ait pas d’autres sources de discrimination à l’encontre des jeunes issus de ZUS en amont du marché du travail susceptibles de contribuer aux différences de salaires". Ils cite nt les discriminations (directes ou indirectes) dans le cursus scolaire et l'orientation pour atteindre les plus hauts niveaux d’éducation du fait, par exemple, de leur environnement scolaire, social et des caractéristiques locales de l’offre de formation.

Notons que le taux de chômage des jeunes résidant en ZUS est passé de 28,5 % en 1990 à 38,6 % en 2000, contre 19,6 à 25,6 % sur l’ensemble du territoire national.

 

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