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Les jeunes espagnols mettent six ans de plus pour entrer dans la vie adulte. (Recherche)

Paru dans Orientation le mardi 22 février 2011.

Les jeunes espagnols ont eu besoin, en 2001, de six ans de plus qu'en 1981 pour accéder  à l'emploi, au logement et pour être indépendants vis à vis de leur famille, souligne une récente étude menée par l'Université Autonome de Barcelone (UAB), en collaboration avec l'Université d'Etat de Campinas (Brésil).

"L'objectif était d'évaluer les transformations dans la façon dont les jeunes ont acquis leur indépendance en Espagne au cours de la fin du 20ème siècle", explicite Pau Miret Gamundi, chercheur au Centre d'études démographiques UAB. Notons que l'Espagne est considérée comme un pays "centré sur la famille", c'est à dire où la famille constitue un relais à la sécurité sociale. La transition de la jeunesse à la vie adulte peut être décomposée en trois étapes clés: le passage de la vie étudiante au monde du travail, l'émancipation résidentielle, et la formation de la famille.

"Les changements les plus intenses dans l'existence des jeunes espagnols surviennent six ans plus tard en 2001 qu'en 1981. Cette évolution est significative", estime la recherche. Le décalage toucherait identiquement les deux sexes. En 1981, l'âge moyen d'accès à l'indépendance complète était de 22 ans pour les femmes et 24 ans pour les hommes. En 2001, cet âge est passé respectivement à 28 et 30 ans. "Ces âges sont considérés comme extrêmement tardifs, en comparaison avec ce qu'on observe hors de l'Europe du Sud", commente le chercheur.

La recherche a comparé la situation en Catalogne, représentative d'un milieu urbain, industrialisé, et la Galice, plus rurale. "Nous avons trouvé des résultats convergents et identiques dans l'accès à l'indépendance".

"La sensation constante d'instabilité rend plus difficile pour les jeunes l'accès à la pleine autonomie et à l'indépendance résidentielle", affirment les auteurs. La récession de 1973 est considérée comme l'un des facteurs d'explication. Elle expliquerait en grande partie le développement de l'enseignement universitaire dans les années 1970. "L'investissement dans l'éducation rentre dans la dynamique du marché du travail, en d'autres termes, les jeunes prolongent leurs études dans l'espoir d'augmenter leurs opportunités de carrière, d'autres mettent ainsi leurs plans personnels en veilleuse".

Les politiques jeunesse "ne sont généralement pas une priorité politique". Elles sont souvent "les dernières à être mises en œuvre", estime la recherche. Les subventions proposées par le gouvernement espagnol en faveur de l'indépendance seraient "favorables pour résoudre ce problème". "Il serait également intéressant de fournir des subventions en matière de logement, pas nécessairement pour favoriser l'accès des jeunes à des appartements à occupation simple, mais à des appartements partagés par trois ou quatre personnes".

Le prochain recensement permettant d'évaluer la transition des jeunes espagnols vers la vie adulte sera réalisé cette année.

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