Voie professionnelle: L’opposition entre diplômes dits "de métier" et diplômes transversaux doit être relativisée, selon le Céreq.
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 18 février 2011.
"En termes d’insertion, ces deux bacs pro se comportent de façon voisine, même si l’un est qualifié de métier et l’autre de transversal. En outre, les emplois visés par ces deux diplômes sont pourvus en grande partie par les sortants d’autres formations. Deux a priori sur les différences entre titulaires de bacs pro métier et transversal en matière d’insertion sont ainsi battus en brèche", pointe le dernier bulletin de recherche du Céreq (Bref n°280).
Un diplôme est dit "transversal" quand il vise une large amplitude d’emplois. Il s’oppose aux diplômes de métier qui sont supposés être davantage centrés sur les gestes professionnels et plus souvent préparés en apprentissage. L'analyse comparative retient deux bacs "emblématiques" des deux catégories concernées, à savoir électrotechnique pour le bac pro transversal et carrosserie pour le bac pro de métier.
Du point de vue de la construction des diplômes, les différences constatées tendraient à valider l’existence de types différents de bac pro. Mais cette approche masque une tendance commune, estime le Céreq. "Quel que soit le type de diplôme, les contenus deviennent à la fois plus denses et plus diversifiés et les savoirs requis prennent une dimension plus technique et moins professionnelle".
Les points communs entre les deux diplômes sont encore plus significatifs, s'agissant de l'insertion. Le Céreq souligne que la proportion des jeunes issus des deux bacs pro qui, trois ans après leur sortie, occupent un emploi ciblé par leur formation est "sensiblement la même pour les deux diplômes", à savoir "de l’ordre de la moitié".
Le diplôme "métier" ne garantirait pas davantage "une meilleure adéquation entre formation et emploi" que le diplome transversal. "Les sortants des deux bacs pro occupent une grande variété d’emplois, bien au-delà de ceux visés par le diplôme".
Les carrossiers, comme les électrotechniciens débutants, ne seraient pas majoritairement recrutés parmi les sortants des bacs pro des spécialités concernées. "Le diplôme privilégié lors du recrutement dépend avant tout du type d’emploi concerné. Le niveau et la spécialité de formation sont variables, ainsi que l’importance accordée au fait d’avoir réussi le diplôme".
Le céreq souligne enfin un décalage entre les attentes des jeunes et la réalité de l'insertion, ce pour les deux diplômes: "Les carrossiers comme les [électrotechniciens] débutent presque toujours avec une qualification d’ouvrier, et parfois même d’ouvrier d’exécution. Les emplois obtenus à l’issue de la formation ne correspondent ni dans leur contenu, ni dans leur reconnaissance salariale, à ce qu’escomptaient les sortants".