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L. Chatel inscrit ses pas dans ceux de X. Darcos.

Paru dans Scolaire le jeudi 10 février 2011.

"Pendant de nombreuses années, en conséquence sans doute de mai 68, notre système éducatif a oublié qu'enseigner, c'est d'abord transmettre des savoirs". Lors de la séance au Sénat du 8 février 2011 (le compte rendu intégral de la séance ici), le ministre de l'Education Luc Chatel affirme croire à un système éducatif "fondé sur la transmission des savoirs et d'un certain nombre de valeurs, pour former les futurs citoyens". C'est dans cette optique qu'il souhaite "redonner la priorité à l'apprentissage d'un certain nombre de fondamentaux", s'inscrivant ainsi, selon lui, dans les pas de X. Darcos: "Tel était l'objectif de la réforme du primaire mise en place par mon prédécesseur Xavier Darcos". 

"Nous avons décidé de recourir à des méthodes qui ont fait leurs preuves", déclare le ministre. Ainsi en irait-il de la réinstauration "systématique" du calcul mental "afin de développer, dès le plus jeune âge, la mémoire et l'agilité d'espri"t. "En ce qui concerne la lecture, nous avons choisi de revenir à des méthodes permettant un meilleur apprentissage".

Interrogé sur les programmes de réussite éducative, Luc Chatel reconnait "leur importance": Ils visent à prendre en charge des enfants ou des adolescents "de manière globale, c'est-à-dire, au-delà du seul volet éducatif, en termes d'ouverture culturelle ou sportive, de santé, d'accompagnement social ou d'aide à la parentalité". "Tel est l'intérêt majeur de ce dispositif". Il redéfinit le rôle de chacun des acteurs: l'Education nationale "transmet les savoirs et assure l'accompagnement personnalisé des parcours scolaire"; la politique de la Ville, au travers des PRE, "complète l'action de l'école hors temps scolaire, notamment en orientant les jeunes en difficulté vers les dispositifs existants"; enfin, les collectivités territoriales doivent "mettre à disposition les ressources locales existantes de nature à faciliter le bon déroulement de l'ensemble des actions".

Le ministre affirme qu'il fixera "de nouvelles priorités": dans les domaines de la santé, de la lutte contre l'absentéisme et le décrochage scolaire, de l'accompagnement individuel, de la prise en charge des élèves temporairement exclus de l'école ou du soutien à la parentalité. "C'est là tout l'enjeu de la renégociation des contrats urbains de cohésion sociale, dans laquelle l'éducation nationale prendra toute sa part", ajoute-t-il. "J'y veillerai particulièrement", précise le ministre.

Revenant sur les résultats PiSA, Luc Chatel appuie sur la nécessité de "lutter contre les déterminismes sociaux". Il s'agirait dans cette perspective de "faire davantage confiance aux acteurs locaux": "déléguer, transférer des compétences aux établissements scolaires, aux chefs d'établissement, aux professeurs".

Les internats d'excellence s'inscriraient dans une double recherche d'égalité et de création d'une élite: "En matière d'égalité des chances, c'est un vrai progrès !". Le ministre fait observer que, en Finlande, 15 % environ des élèves d'une classe d'âge font partie de l'élite, contre moins de 10 % en France. "Nous avons besoin de jeunes très qualifiés, qui tendent vers l'excellence. L'école de la République doit aussi être capable d'emmener les élèves méritants le plus loin possible".

Interrogé sur le dispositif CLAIR et sur le démantèlement de l'éducation prioritaire que sa mise en œuvre induirait, le ministre tient à rassurer: L'éducation nationale "investit chaque année plus d'un milliard d'euros dans l'éducation prioritaire": "il s'agit donc d'un engagement significatif". Toutefois, cette politique aurait besoin, selon les mots du ministre, "d'un toilettage". Il dénonce un "véritable millefeuille", résultant de l'"empilement des politiques depuis le début des années quatre-vingt". Il s'agirait de se mettre "à la place des enseignants, qui voient des politiques se superposer sans véritable cohérence".

Le dispositif CLAIR est expérimenté dans 105 collèges. "Les collèges appartenant aux réseaux ambition réussite ont vocation à rejoindre progressivement le programme CLAIR, dans un objectif de clarification et de simplification", annonce le ministre.

Sur la carte scolaire, enfin, Luc Chatel évoque un assouplissement en réponse au "désastre du système antérieurement en vigueur", qui aurait orchestré la "ghettoïsation" que l'opposition dénonce aujourd'hui. L'assouplissement du système permettrait, selon le ministre, "à un certain nombre d'élèves boursiers, issus de milieux défavorisés ou handicapés de bénéficier de dérogations, alors que ce n'était pas possible précédemment".

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