L’éducation par le sport au cœur de la politique de la ville, selon le Ministre de la ville.
Paru dans Périscolaire le jeudi 10 février 2011.
Maurice Leroy, ministre de la Ville, chargé du Grand Paris, a conclu jeudi 3 février 2011 au Sénat le colloque "L’éducation par le sport au cœur de la politique de la ville". Il rapelle les valeurs que le sport véhicule: le sens de l’effort, le dépassement de soi et la réussite collective, l’exemplarité, et souligne son rôle intégrateur et éducatif dans les quartiers.
Maurice Leroy réaffirme l’engagement du ministère de la Ville pour le développement du sport dans les quartiers, en lien avec le ministère des Sports. Le Centre national pour le développement du sport aurait doublé en trois ans sa contribution en faveur des quartiers, avec plus de 50 millions d’euros supplémentaires alloués, grâce au plan triennal de la Dynamique Espoir Banlieues. L’agence nationale pour la rénovation urbaine, aurait permis que 82 nouveaux équipements sportifs soient construits et 59 autres réhabilités entre 2004 et 2009, pour un montant total de 372 millions d’euros.
Pour le ministre de la Ville, rien ne sert néanmoins d’avoir des équipements de proximité, "si les habitants des quartiers populaires ne se les approprient pas". Les collectivités locales, les associations et les clubs sportifs doivent "faire vivre ces équipements". Surtout, le sport devrait s’ "inscrire dans un parcours scolaire et périscolaire de qualité". "Comme la culture, le sport est un enjeu éducatif, un enjeu de santé, un enjeu de citoyenneté. C’est l’enjeu majeur de la politique de la ville."
La journée au sénat a permis la restitution de la "recherche-action 2007/2010" menée par l’Agence pour l’éducation par le sport (APPELS) et le secrétariat général du Comité interministériel des villes (CIV). Cette étude, portant sur le rôle des clubs sportifs dans les zones urbaines sensibles, relève que "par-delà la très grande diversité des clubs dans les quartiers prioritaires, le secteur socio-sportif y reste très fragile, l’offre d’encadrement sportif faible et très limitée".
L'étude dresse deux autres constats: D’une part, celui de l’épuisement des bénévoles, "d’un déficit de renouvellement et d’une lassitude face à la paperasserie administrative des dossiers de demande de subvention". D’autre part, celui d’un manque de reconnaissance des pouvoirs publics dans l’accompagnement des projets. Elle constate que des dispositifs comme les opérations "ville vie vacances", n’ "ont pas permis un travail dans la durée dans les quartiers prioritaires." Le rapport constate que les villes qui retiennent des critères socio-éducatifs dans l’attribution des subventions publiques "sont trop rares", et que les clubs sportifs qui ont accès au financement de la politique de la ville "sont trop peu nombreux".