Harcèlement entre élèves: Les agresseurs seraient plus nombreux parmi les enfants au "top 2 de la popularité". (Recherche)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 09 février 2011.
Pas tout à fait les plus populaires à l'école, mais presque... Ces élèves au "top 2" de la hierarchie sociale dans leurs établissements seraient aussi les plus agressifs envers leurs pairs, révèle une étude américaine de l'Université de Californie. Alors que les experts considèrent souvent un comportement agressif comme une forme de "réaction inadaptée", typique des individus en marge de la société, l'étude constate que c'est au contraire les adolescents populaires - mais pas les plus populaires - qui sont les plus susceptibles de tourmenter leurs pairs. "Nos résultats cautionnent l'argument selon lequel - pour la plupart des individus- atteindre et maintenir un statut social élevé implique un certain niveau d'antagonisme dans leurs comportements", résume Robert Faris, sociologue.
L'étude est publiée dans le numéro de Février de l'American Sociological Review. Elle s'appuie sur une enquête longitudinale portant sur les adolescents de 19 écoles publiques, dans trois comtés de Caroline du Nord. Cette enquête a débuté au printemps 2002. Elle montre que les adolescents dans "le top 2" de la hiérarchie sociale ont un taux d'agressivité moyenne de 28% supérieur à celui des étudiants en bas de la hierarchie, et de 40 % supérieur aux étudiants les plus populaires.
Les étudiants tout en haut et tout en bas de la hierarchie, en terme de popularité, sont les moins agressifs."Le fait que les deux extrêmes aient des niveaux d'agressivité réduits n'est pas paradoxal", signale R. Faris. "Les plus en bas de la hierarchie sociale n'ont pas le pouvoir social, ou la capacité à être agressifs, alors que les individus au sommet ont ce pouvoir, mais n'ont pas besoin de l'utiliser."
"Si un adolescent au sommet de la hiérarchie sociale agit agressivement envers ses pairs, son action peut être interprétée comme le signe de son insécurité ou d'une faiblesse", analyse le chercheur, qui évoque également la possibilité que ces enfants au top soient "quelque peu différents", et "pas disposés à l'agressivité en premier lieu".